• Cambodge

    Cambodge10 mars: Départ pour le Cambodge (par Régis)
    A 9h30,  le père de notre aubergiste nous conduit sur le continent avec sa pirogue. Il se faufile dans un dédale d'îlots, le courant est fort à cet endroit. Nous accostons au petit port de Nakasang. Il est 11h, la frontière est à 20 kms. Nous partons; CambodgeSylvie serait bien restée dans une guesthouse du coin afin de partir à la fraîche le lendemain. La route est large, goudronnée, déserte, bordée de forêts aux arbres espacés. Arrivés à la frontière de Veun Kham, nous subissons quelques petites arnaques, les Laos demandent 2 $ par passeport pour apposer le tampon de sortie, les Cambodgiens nous font passer, avec fiche sanitaire à l'appui un contrôle qui consiste à prendre notre température dans l'oreille, 35 degrés pour tout le monde et l'infirmière n'a pas l'air étonnée... et 1 $ de plus. Enfin nous nous dirigeons vers le guichet qui délivre le visas cambodgien, 25 $ au lieu de 20. Tous ces fonctionnaires ont trouvé la combine pour améliorer leur salaire, beaucoup d'étrangers passant à ce poste.
    Nous avisons des gargotes, on s'y dirige pour manger et surtout boire, boire... de l'eau fraîche. On repart vers les 13h, moment le plus chaud  jusqu'à 16h. Il nous faut rouler 54kms sous le cagnard pour atteindre la ville suivante. Je vais payer mes efforts en plein soleil, j'attrape une espèce d'insolation de chaleur, ça serre du côté du plexus. Vers 17h la température baisse un peu mais le goudron relaie le soleil et renvoie la chaleur stockée.  Les derniers 14 kms n'en finissent pas, ponctués par les bornes kilométriques avec en annotation la distance restante. Je finis au courage, on arrive à la nuit à Stoeng Treng, on trouve enfin un hôtel... la douche et le repos sous l'air conditionné... un vrai régal.
    11 mars: Repos, on récupère, j'achète au marché un thermo chinois de 2l, verre et alu, il est un peu lourd mais je vais pouvoir boire glacé et une eau plus saine.
    Les Cambodgiens nous apparaissent très sereins et vraiment gentils.
    12 mars: Mais où sont les platanes?
    CambodgeLevers 6h, nous prenons le premier bac à 7h avec Cambodgede nombreuses  motocyclettes, on traverse le Mekong. La route est large, goudronnée, monotone, exposée au soleil, pas un arbre. Sur ces bordures de nombreux immigrants cambodgiens s'installent. Ils défrichent la forêt sur un demi hectare après avoir mis le feu pour débroussailler, tirent du bois de construction avec lequel ils construisent une maison sur pilotis très sommaire, souvent pas finie, vendent l'excédent de bois. Ils ne gardent même pas deux ou trois arbres pour avoir de l'ombre sur leur habitation. Une ou deux moustiquaires à l'intérieur et voilà le logement habitable. Ils plantent quelques bananiers, des plants de manioc, quelques papayers. De fait, ce ne sont pas des agriculteurs mais des Cambodgiens très pauvres, je ne sais pas comment ils survivent.
    A 11h30, 50 kms au compteur, on s'arrête sous une paillote, on se croirait dans un four, 37 degrés à l'ombre. On mange. Sylvie essaie de dormir, elle est très fatiguée,  une boule aux creux de l'estomac. J'essaie de lire sur la tablette. Des centaines de fourmis minuscules veulent à tout prix troubler notre séjour en cet endroit. CambodgeOn tient jusqu'à 15h puis repartons pour une trentaine de kms. Mon thermo est top, du coup Sylvie vient s'abreuver. Dans un estaminet local nous nous offrons une boisson glacée et achetons du sel complet. Nous en avalons pas mal, les maux de Sylvie disparaissent... Nous arrivons au 82e km dans un gros village. Après renseignements,  nous allons à la rencontre d'une dame qui loue des chambres dans sa cour. Elle n'en a plus mais nous propose un lit dans une grande pièce de sa Cambodgemaison sur pilotis, sans mur côté rue, une bâche en fait partiellement office... c'est bon, on aura de l'air! On se douche à la louche, l'eau est fraîche,  un vrai bonheur. On se couche à la nuit et allons connaître la nuit cambodgienne... très courte! Un gros groupe électrogène est lancé, il éclaire la pièce où nous sommes et pas d'interrupteur, ils l'arrêteront vers 11h ...ouf! pour en lancer un plus petit qui résonne fort dans la pièce et n'éclaire que le dessous de la maison où ils palabrent. Le jar, les oies, le coq, le géko s'en mêlent, c'est le barda. Au matin une musique puissante me tire de mon sommeil, c'est le voisin d'en face qui a mis sa sono pleine gomme, Cambodgedans la cour le concert des bestioles a repris,  le coq et le jar se répondent. Il est un peu plus de 5h, que faire d'autre,  on se lève... pour s'apercevoir que tout le village est déjà debout. Même le temple s'y met, diffusant de la musique à pleine puissance.
    13 mars: Re..tronçonneuse land...
    CambodgeUne soupe en guise de petit déjeuner et nous voilà donc en route pour Prehavihear où nous comptons arriver après une cinquantaine de kms et avant le plus fort de la chaleur.
    Côté gauche de la route, ça déforeste à grande échelle des hectares de forêt,  pour planter quoi? Côté droit, en de nombreux endroits, en bordure de route, sur une cinquantaine de mètres en largeur, ils mettent le feux aux broussailles, de beaux arbres succombent, alors que personne n'habite là et qu'aucune culture n'est implantée.  J'ai même vu deux gosses de 10 ans avec un bidon d'essence mettre le feu à l'écorce de la base d'un grand arbre magnifique pour le tuer, pourquoi? Je roule déprimé.
    A Prehavihear on passe devant une très belle bâtisse, avec parc... du ministère de l'agriculture et des forêts... ça gère, conseille et éduque sec! Le soir, au resto, de vieux Cambodgiens s'adressent à nous en Français.
    14 mars: Lever 6h pour rouler un maximun à la fraîche. La route bordée d'arbres est très agréable, l'ombre change Cambodgela donne. Les villages sont implantés tout le long, dans des zones cultivées, à l'ombre de palmiers et autres espèces. Le défrichement n'est pas récent. Quel bonheur de rouler dans la verdure. Je prends conscience que dans ces coins très chauds, les arbres, la végétation... c'est la vie! A 9h, 32 degrés... Après une vingtaine de kms, c'est la désolation,  tout a été passé à la tronçonneuse, plus d'ombre, plus de fraîcheur, le four à nouveau et ce sera avril le mois le Cambodgeplus chaud. A l'entrée d'un village un très grand panneau indique les méfaits de la déforestation,  des brûlis; j'en verrai deux dans la matinée. A 11h, 37 degrés à l'ombre. Au soixantième kilomètre, vers midi, on prend une chambre dans une guesthouse en bois. On dîne en terrasse abritée. Sur ces étapes on roule peu à cause de la chaleur et de la disposition des hébergements,  c'est 60 kms ou 120!
    15 mars: Départ 7h. Ça déforeste toujours, on aperçoit, sur des hectares, de très grandes plantations de bananiers et d'hévéas. A Beng Mealea, dîner dans un resto de touristes, ils arrivent de Sien Reap pour visiter le temple local, puis siesteCambodge dans des hamacs,  puis visite du temple. C'est un temple dans la forêt, les arbres l'ont bien envahi et il n'a pas été remonté par l'humain, c'est ainsi que j'imaginais Angkor. Vers 16h nous trouvons un logement chez l'habitant, dans une grande pièce en bois avec 3 grands lits et moustiquaires.  La monnaie du pays c'est le Rial et le dollar étasunien.  Les distributeurs donnent des $, on paye dans les deux monnaies, les centimes de dollars et souvent la monnaie, sont rendus en Rials.
    16 mars: Vers Siem Reap
    Les raccourcis qui rallongent...
    Après 10 kms nous tournons à droite pour emprunter notre raccourci. Nous le trouvons, c'est de la bonne piste au début,  puis elle vire sablonneuse, de plus en plus défoncée, étroite, pas plus d'un Cambodgemètre à la fin. Nous voilà en pleine forêt, seuls, la piste de moins en moins marquée, nous décidons de faire demi tour. A chaque bosse j'entends un bruit de verre, une partie de mon thermo a rendu l'âme.  Arrivés au goudron, après renseignements,  on emprunte une piste plus loin, défoncée mais très agréable par son environnement, elle  nous amène sur une route goudronnées à 32 kms de Siem Reap. Nous pédalerons 74 kms, 50 auraient dû suffire. Je retrouve l'hôtel où nous avions séjourné avec Annie et Estelle. Le gérant me reconnaît. Le soir on soupe dans un très bon resto lambrissé style colonial, dans le quartier touristique. Dans la rue la meute des étrangers est en goguette, tout est là pour combler le flâneur,  bars, massages, magasins d'habits,  pâtisseries,  librairies, pubs avec coupe d'Europe de foot, aquariums avec petits poissons dévorant les chairs mortes,  épiceries avec produits du monde entier... etc, etc. Le dollar flambe. C'est de Siem Reap qu'on visite les temples d'Angkor.

    Cambodge3 jours aux temples... (par Sylvie )
    La ville de Siem Reap est alimentée par ses poumons touristiques que sont les temples de la cité d'Angkor. On vient à Siem Reap pour visiter Angkor... les cafés, hôtels, restaus, sont tous des "perles", ou des "charmes" ou des "saveurs" d'Angkor...
    Nous avons donc consacré 3 jours, à arpenter le domaine d'Angkor et les alentours pour découvrir l'architecture et l'histoire de ces temples et vestiges de cités, remontant au 9ème siècle. En observant dans les temples les "apsaras", figurines des danseuses des très beaux bas reliefs, j'ai réalisé combien la culture khmer avait été influencée par l'Inde. La majorité des temples d'Angkor sont dédiés aux divinités hindoues, et ne sont devenus boudhistes que bien plus tard. Cela confirme l'impression que j'avais en découvrant le Cambodge, son peuple et sa langue. Il me semblait que c'était le peuple le moins "asiatique" de l'Asie du sud est.  Je le comprends mieux maintenant,  avec cette forte influence indienne qui est très perceptible...à mon humble avis...


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    Nous avons commencé lavisite en louant un tuktuk pour découvrir les temples des origines, qui se trouvent à l'extérieur du domaine d'Angkor.  Notre chauffeur est très gentil,  mais assez novice et ne semble pas plus que nous se repérer dans ce labyrinthe de temples. CambodgeAprès quelques errances on arrivera à bon port...
    Lors de la visite du "Bantey Srei", nous découvrirons un temple Cambodged'un grand raffinement dans les décors de ses frontons, et une grande surprise au détour d'une porte...
    Régis tombera nez à nez avec Jo Cambodgeet Martine Bertho, des amis de Montpellier! On pourra épiloguer longtemps sur les lois des probabilités,  du hasard ou du destin... On fêtera les retrouvailles le soir au restaurant. Ils décolleront le lendemain...



    CambodgeLes 2 jours suivants,  nous continuerons la visite en vélo,  plus économique et bien plus agréable.  LesCambodge temples sont assez éloignés les uns des autres,  parfois de plusieurs kilomètres.  Le domaine est sillonné de routes ombragées et rouler de l'un à l'autre nous semble idéal. Nous en verrons beaucoup,  beaucoup!
    Ceux qui m'ont le plus touchée ne sont pas les plus réputés ou les plus grandioses,  même si ces derniers sont des bijoux de ce type d'architecture.
    J'ai préféré les temples plus isolés,  plus intimes,  celui  de Ta Prohm, où les arbres enlacent les pierres dans une étreinte fatale...

    Le site pré-Angkorien de "wat Phu" visité au Laos est loin d'être détrôné.  Moins investi, moins touristique,  il garde dans sa sérénité quelque chose de sacré...

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                                                                                                       Un des emblèmes contemporains du Cambodge: le hamac...

                     Quand il fait trop chaud,  une seul remède: la sieste!
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     22 mars: en route pour Phnom Penh
    CambodgeNous quittons Siem Reap en pédalant seulement quelques kms, pour nous rendre... à la station de bus qui nous acheminera à Phnom Penh,  quelques 300kms plus au sud. La chaleur et l'état des routes ont vaincu notre énergie... nous pédalerons donc peu au Cambodge. Après 7 heures de route chaotique,  nous arrivons en soirée à Phnom Penh et renfourchons  les vélos pour courir la ville à la recherche d'une guesthouse pour nous baser, stocker vélos et cartons pour préparer le départ en avion. Les vélos nous permettent d'arpenter la ville longuement,  avant de tomber sur la perle rare, une auberge récemment ouverte,  avec une grande cour où bricoler à notre aise, une chambre spacieuse et lumineuse,  des hôtes adorables,  un prix très raisonnable et situé juste à côté d'une autre perle gastronomique, le restaurant " le Rega", près de l'ambassade de France.  Il deviendra Cambodgenotre cantine régulière durant notre séjour à Phnom Penh...

    Nous partirons passer quelques jours au bord de la mer, à Kep,  Cambodgeprès de Sihanouk ville, à lézarder sur une plage tranquille,  manger quelques fruits de mer.
    De retour à Phnom Penh,  nous reprendrons notre chasse aux cartons pour emballer les vélos.  Rolland,  un ami de Francoise D. installé au Cambodge depuis Cambodgelongtemps nous aidera dans nos recherches.  On finira par composer un grand patchwork de cartons enveloppant les vélos,  qui espérons  le supporteront le trajet. Nous aurons beaucoup visité la ville en vélo, à la poursuite de ces fameux cartons et du matériel,  ce n'est pas désagréable.  La circulation est très dense,  mais comme à Hanoï,  on navigue très facilement en vélo dans ce flot roulant.Cambodge


    Le soir avant notre départ,  Rolland nous invitera à manger avec sa famille,  une soirée sympathique,  où on découvre d'autres aspects du pays. Le lendemain, il vient nous chercher dans notre guesthouse. On arrive à tout caser dans son break et nous voilà partis pour l'aéroport de Phnom Penh. On y arrive vers 12h, quatre heures avant le départ, le bâtiment est climatisé,  un vrai bonheur. Qatar Airways nous a alloué 30 kg plus 10 kg pour les vélos,  le tout sans supplément, il faudra tout de même bien charger le bagage cabine afin de ne pas avoir d'excédent.
    Le Cambodge sera notre dernière étape en Asie. A partir de maintenant,  nous amorçons notre route du retour vers l'ouest,  en passant par la porte du moyen orient qu'est l'Iran.
    Ces 8 mois de pédalage en Asie auront été pour nous un fabuleux voyage,  riches de rencontres, de sensations, de découvertes. On monte dans l'avion qui nous emporte, avec une émotion certaine...

    CambodgeCambodgeCambodge

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  • Commentaires

    1
    do
    Dimanche 16 Mars 2014 à 12:48

    un dimanche matin ensoleillé dans l'atelier dionysien... Bouffées de chaleur apaisantes à vous lire...

    une envie de transportation soudaine, immédiate et hélas impossible... j'écoute une émission de radio sur les astéroïdes

    tandis que la pleine lune se fait l'écho des pétales de vos pédales

    continuez à vous et nous régaler....

    c'est si bon....

    je vous embrasse dans des songes de lumière laotiennes

    do

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    2
    Mercredi 19 Mars 2014 à 13:45

    Que de kms pédalés, de gens et de paysages rencontrés  depuis la dernière fois où j'ai regardé votre blog ! Bravo les amis !

    Je vous envoie un mail avec un lien qui plaira beaucoup à Sylvie ;-) 

    Plein de bises à vous 2 et bonne route !!!!

    3
    Alexis l'écorâleur
    Vendredi 21 Mars 2014 à 01:53

    Salut les amis...

    Non ! je ne vous ai pas oubliés… mais j'ai un peu bloqué sur le cochon en mini-cage au viêtnam… un vrai traumatisme.

    Alors j'ai des kilomètres à rattraper et comme je vois que vous avez toujours la pédale alerte… l'effort va être rude.

    Bises

    Alexis

    4
    Françoise
    Samedi 22 Mars 2014 à 15:03

    Je vois que vous êtes au Cambodge; Etes vous passé chez Roland Raynaud ?


    Gros bisous


     

    5
    JF & Lu
    Dimanche 23 Mars 2014 à 23:51

    Coucou les amis !

    Je dois avouer que nous n'avions vu du Cambodge que Siem Reap et Angkor. Mais j'en garde un fabuleux souvenir malgré tout. Merci de nous faire revivre tout ça !

    On pense bien à vous.

    Bises

    6
    KIEFFER Florence
    Samedi 14 Janvier 2017 à 10:50
    Bonjour. Quand je lis votre blog sur votre voyage à vélo au Cambodge, cela me fait beaucoup penser à ce que nous vivons en ce moment. Nous avons voulu pédaler de Battambang à Phnom Penh mais après 2 jours de galère entre Highway encombrée, pistes cabossées et nous faisant faire plein de détours, et chaleur, on est à Pursat et demain nous mettrons les vélos dans un bus pour Phnom Penh. Est-ce que vous pourriez nous donner le nom et coordonnées de votre guesthouse ? Fait-elle partie du restaurant dont vous parlez ? Enfin si vous vous rappelez le prix d'une chambre ? Nous cherchons un endroit un peu au calme et simple... Merci à vous et encore bravo pour votre périple !
    Florence
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