• Italie/France

    5 et 6 juillet: Traversée des Balkans: Monténégro, Bosnie, Croatie, Slovénie
    Exceptionnellement, cet article est rédigé en direct live, et vous allez comprendre pourquoi...
    Nous démarrons cette journée en embarquant dans notre bus qui doit nous acheminer à Turin. On s'étonne un peu à l'embarquement de trouver parmi les 50 passagers seulement des hommes. Nous sommes, avec une autre albanaise, les 2 seules femmes dans cet autobus. Départ prévu à midi, on démarre seulement à 13h, il a fallu charger les bagages de tout le monde, avec un système d'enregistrement local et surtout manuel... Enfin, on a réussi à caser nos vélos dans les soutes, ce qui est toujours un souci pour parvenir à les faire voyager sans trop de dégâts. Pour cette fois, c'est presque le luxe puisqu'ils voyagent droits (et non couchés l'un sur l'autre, le pire!), et entourés des saccoches. A l'heure où je vous écris, il est 20h30, et nous n'avons fait que 150 km en 9h, ce qui me laisse à penser qu'en vélo on est presque plus rapide qu'un bus albanais. Le passage des frontières est en fait assez épique, du fait de la spécificité des papiers de chaque voyageur...A la frontière du Monténégro, nous affrontons le premier d'une longue série de contrôles minitieux des passeports. Puis, un douanier zélé farfouille l'intérieur du bus, découvre un peu trop de cartouches de cigarettes et décide de décharger tous les bagages pour les vérifier. Une bonne heure plus tard et un bon nombre de cigarettes confisquées, nous reprenons la route. Progressivement, nous commençons à communiquer avec les autres passagers, en italien et anglais. La froideur des premiers contacts disparaît. On raconte notre voyage, les vélos, les pays traversés... Bientôt, l'info circule dans tout le bus...
    Les Albanais dont sidérés de la rapidité avec laquelle on passe les contrôles de papiers, avec notre passeport européen et français... Alors, ils nous parlent de leurs difficultés. Ils vont tous en Italie pour le travail, avec pour la plupart un visa de " touriste" qui leur Italie/Francepermet de rester 2 mois au cours desquels ils travaillent comme maçons. Certains ont une promesse d'embauche et ont obtenu un visa de 5 mois. D'autres ont des papiers pas vraiment conformes, et on se demande jusqu'où ils pourront arriver. De fait, l'un d'eux finira par être bloqué à la dernière frontière avant l'entrée "officielle" en Europe, en Slovénie. Mais comme nos chauffeurs albanais sont patriotes, pas de problème, on fait demi tour avec le bus, de la Slovénie, on repasse en Croatie... pour déposer le collègue malchanceux avec ses papiers, quelques 50 kms plus loin, dans une aire d'autoroute. Voilà pourquoi, au cours de ces attentes et détours, j'ai largement le temps de rédiger cet article...
    La frontière Slovène franchie une deuxième fois, nous roulerons sans autre problème jusqu'à Turin. Le voyage prévu pour 18h en aura duré 31... On s'est fait des copains Albanais dans le trajet, et lorsque le bus nous dépose à Turin, ils nous saluent et nous souhaitent tous "buena fortuna"...

    Italie/France7 juillet: premiers pas en Piémont Italien
    Après une nuit passée dans un hôtel d'un village de la banlieue de Turin, nous reprenons les vélos et découvrons un peu par hasard un itinéraire bucolique pour aller Italie/Francejusqu'à Susa, vers le col de l'Echelle. Cette petite route ( cyclo strada San Martino) suit tranquillement le tracé d'une ancienne voie romaine en traversant de très beaux villages et paysages.
    Nous la savourons jusqu'en milieu de journée, mais ("Crotte" alors!) un orage que Régis pistait depuis un bon moment, nous tombera dessus et ne nous quittera plus jusqu'à notre arrivée à Susa.
     Une belle "saucée", comme jamais dans tout le voyage! Ce sont des trombes d'eau qui se déversent sur nous. Nous arriverons trempés, malgré de bons vêtements de pluie qui n'ont pas pu rivaliser avec 3 heures de douche intense et ininterrompue...
    Italie/France
    Sur notre parcours, en matinée, on a quand même Italie/Franceapprécié un petit marché local où nous avons fait nos courses du jour, les bonnes odeurs champêtres typiques de l'été que j'avais oubliées: odeur du foin qui sèche, des ballots où il fermente, du fumier dans les étables... Nous sommes étonnés de voir comme tout est bien "ordonné" dans la campagne, les villages, les champs, les jardins des maisons; image des pays "riches", révélée par ce voyage...




    La France Sud n'est plus très loin...!
    ( par Régis)

    Italie/France7 juillet: Départ de bonne heure pour Susa, vers les montagnes, la pluie menace de toute part, le ciel est très chargé. Nous pique niquons sous une halle à l'abri des premières gouttes. Pendant que nous sirotons un expresso dans un bar, les vélos bien abrités sous des arcades, des trombes d'eau se déversent sur le village, transformant la rue en rivière. L'orage gronde de toutes parts. Plus loin la vallée est "bouchée". Au premier semblant d'éclaircie nous nous élançons, très vite une pluie dense et soutenue s'abat sur nous et nos super Goretex... C'est trempés que nous parviendronsItalie/France à Susa. Nous trouvons une chambre dans l'hôtel le moins cher, 68 €... bonjour l'Europe!!!

    8 juillet
    : 49 kilomètres de montée soutenue, sur la route du mont Cenis, vent violent de face. Nous grimperons 1000 m de dénivelé. Route tranquille, les poids lourds se suivant, mais... sur l'autoroute que nous croisons de temps en temps. Nous arrivons assez tôt à Bardonecchia, station de montagne, d'hiver et d'été. Camping à 28 €, hôtels de 80 à 100, nous optons pour le camping sauvage à 2 ou 3 kms de la station et le resto popote réchaud à essence.

    Italie/France9 juillet: Passage des Alpes par le col de l'Echelle assez facile de notre côté, Italie/France
    se faufilant dans de petites vallées d'altitude. Les lacets ont été bien pensés et permettent, à part quelques raidillonsItalie/France avant les virages, une ascension régulière. La montagne est belle en cet endroit. C'est en descendant que nous passerons le col... une première!... et que nous croiserons de très nombreux cyclistes. Nous camperons à la sortie d'Embrun, à Baratier. Le patron très sympa nous questionne sur notre périple.
    Italie/France

    10 juillet: Le lendemain, lorsque nous quittons le camping, la légende a enflé... nous voyageons depuis 18 mois, explique le gérant en me voyant, à des campeurs admiratifs. Nous voilà sur la N94, nous roulons sur les bas côtés, doublés par voitures, motos, camions. 
    Le vent souffle fort de face; le bruit des véhicules à moteur stresse et "use les nerfs". A 13h on pique nique à l'abri du Mistral. Une centaine de mètres plus loin nous virons à gauche sur la D ou N 111? nous détournant de Gap. La route n'a aucun intérêt, elle suit l'autoroute, un canal cimenté et des vergers chimiques. Avant Sisteron on bifurque sur une petite route pour trouver un camping. "Il n'y en a pas!" me renseigne une jeune femme qui nous propose un vaste terrain de famille avec piscine, hangar, pruniers et mobil home dans lequel nous nous installons, après nettoyage, pour la nuit... nous voilà comme des coqs en pâte...
    11 juillet: Après quelques kilomètres de pédalage nous arrivons à Sisteron... courses obligatoires à la Biocoop... puis la D946 se présente à nous. Enfin une petite route sympa, tranquille, bucolique. Nous traversons de nombreux villages/sur Jabron... st Vincent, Noyers... Italie/Franceet apercevons nos premiers champs de lavande. Le vélo est très tendance en cet endroit, nous croisons de nombreux cyclistes, les"pros", les baladeurs, les électrifiés... Le vent est violent en ce lieu, toujours de face. Des "centrales" à vélo sont implantées dans les villages avec karcher à Italie/Franceeau savonneuse et de rinçage, pont surélevant le cycle, boîte à outils, air sous pression pour le gonflage des pneus... dans l'une d'elles nous toilettons nos vélos.
    A Sederon nous nous installons au camping tarif Front populaire Premiers Congers payés: 11 €.
    12 juillet: Avant notre départ, les jeunes d'en face nous invitent à partager leur petit déjeuner... le vent.. lui, s'invite encore sur notre itinéraire. Nous passons de petits cols qui culminent... entre 700 et 900m. Eole nous oblige à nous engager physiquement dans un effort très soutenu.
    Nous traversons Buis les Baronnies, Vaison la Romaine et... le village de Roaix, terre de mes ancêtres; la légende précise que le Mistral a emporté le U...Italie/France
    Nous roulons sous le Ventoux, je reconnais les crêtes que nous avions foulées en WE, un an plus tôt, avec nos amis.
    Italie/FranceVers 18h, après 85 kms, nous nous arrêtons au camping de Suze la Rousse, 11 €, tarif Yves Montand... à bicyclette! A l'entrée, les patrons des années 40 et tout un groupe du même âge sont à l'apéritif version sirop imitation pastis sans alcool et vin local... nous voyant chargés ils nous questionnent... et c'est parti pour le récit du voyage et l'évocation des pays traversés...
    Sylvie parvient à joindre Mathieu qui avait envie de rouler avec nous, la stratégie des jours suivants s'élabore... 




     



    13 juillet
    : Vers 11h, Mathieu nous rejoint pour nous embarquer avec la Peugeot pour Florac en Lozère. Retrouvailles avec plaisir et Italie/Franceémotion! A Florac, nous garons la voiture, chargeons le barda... Mathieu a apporté son vélo pour rouler les 2 jours avec nous. L'ascension de la côte de Italie/FranceFlorac menant sur le causse se fera dans une ambiance festive. Mathieu monte léger et nous suivons son rythme! Grand bonheur de retrouver les splendides paysages de Lozère. Le causse est majestueux, dans ses grandes étendues et ses variations de vert... Nous rencontrons un sympathique couple de cyclos grenoblois. On roule tous en équipée, le tour de France n'a qu'à bien se tenir! Pause au gîte de Nivoliers pour trinquer aux retrouvailles et aux rencontres de la route... Une averse nous douchera juste avant de se réfugier pour la nuit au gîte de "la citerne".

     



    Italie/France
    14 juillet
    : Une mission nous attend en cette journée de fête nationale: arriver à temps au pique nique "surprise" prévu en bout de côte de Meyrueis, sur le causse noir avec Italie/Francela famille. Jean, mes soeurs et Peter sont dans le secret. L'organisation sera  parfaite et la surprise totale. Mathieu arrive en éclaireur, joue le jeu de la rencontre par hasard. Quelques instants plus tard, nous rejoignons la petite troupe qui nous accueille chaleureusement.

     Jean ouvre une bouteille de champagne sur la table de pique nique, en pleine forêt de Italie/Francel'Aigoual! Nous continuons d'atterrir doucement au pays du retour...Italie/France

     

     

     

    Reprise en main gastronomique chez Jean:
    aligot et saucisse du pays!

     



    Quelques chiffres, arrivés à Camprieu:

    9 508 kms parcourus
    108 989 mètres escaladés...

    Italie/France18 juillet: de l'Aigoual à Colognac
    C'est sous un ciel bleu limpide que nous roulerons dans les forêts de l'Aigoual Italie/Francepour rejoindre le sommet. Les paysages et les "fenêtres" sur la Cévenne "bleue" sont superbes. Nous grimpons gentiment les cols de la Céreyrede et de l'observatoire.  La tour de la station météo est toujours là,  imposante en surplomb de la route. Nous prenons la piste forestière pour descendre sur Aire de côte. Bruit feutré des roues sur la piste, ambiance intime de la forêt... Nous débouchons sur le col de l'Espinasse qui roule à flanc de montagne jusqu'à celui du Pas.

    Après un an de voyage,  on a l'impression de re découvrir ces paysages avec un regard neuf. Avant de s'élancer dans la descente vers la Italie/Francevallée Borgne, sa majesté l'Aigoual nous fait l'offrande de quelques cèpes cueillis à vélo! Italie/France
    A Saumane, on fait une pause café avant d'attaquer le col du Mercou, puis celui plus raide de la montée sur Colognac,  le tout arrosé à l'arrivée d'un "vichy fraise" à la terrasse du café de Colognac. Italie/France
    Italie/France
                    Un peu plus tard, nous    retrouvons  Eric, Roland, leurs  sourires chaleureux, Gribouille et la belle maison de Remounet! 


    Retour à la Pradelle...
    Le lendemain, une surprise nous attend à l'auberge de la Pradelle. Un an auparavant, nous avions retrouvé les copains dans ce bel endroit pour partager une ultime rencontre et un bon repas avant notre départ. Il nous semble que c'était hier... et une année s'est écoulée! 
    Alors que nous pédalons sur la route du retour pour la Pradelle, un violent orage nous surprend. On s'abrite pour s'équiper d'une tenue de pluie, pratiquement inutilisée dans tout le voyage, sauf ces quelques derniers jours! On arrivera complètement trempés, mais vite réchauffés par l'accueil des amis et le plaisir de se retrouver. Le soleil nous Italie/Francerejoindra en fin de repas, pour éclairer notre défilé sous la haie d'honneur des pompes à vélo... Italie/France

            La surprise du jour, concoctée par Eric et le pâtissier de la Pradelle:
    le gâteau du voyage!
    Italie/France

    Au fil des rencontres, sur le chemin du retour...
    En route vers la maison, nous continuons à retrouver joyeusement les amis, la famille. On ripaille et on raconte un peu nos impressions sur le voyage... c'est une manière de le prolonger...
           A l'auberge de la Filature               A Gruissan, en famille sur la terrasse                                   A Murles, accueillis chez Lise
             avec Olivier et Isabelle                   du chalet de Christine et Bernard
    Italie/FranceItalie/FranceItalie/France

     

    Le festival des voyageurs lents, au Caylar
    Italie/France
    Nous avons décidé de terminer "officiellement" notre périple en allant au festival du Caylar, partager l'éloge du voyage lent avec d'autres adeptes...
    François, ami cycliste, nous rejoint sur la route pour monter avec nous la côte d'Arboras et pédaler sur le Larzac. La pluie nous accompagne aussi... On arrive au festival à l'heure de la "criée", où un garde champêtre annonce en grande pompe les nouvelles du jour... et notre arrivée. On a droit à monter sur le podium et dire quelques mots sur notre périple. Accueil chaleureux garanti! François nous offre un carré de pelouse pour monter la tente, sa cuisine et sa salle de bain, Italie/Francepour le confort! On vit au rythme des rencontres, des projections et de l'ambiance très agréable de ce petit festival, durant 3 jours. Odile, Véro, Marie-Laure, Lucie et Jef nous rejoindront. On y fera aussi des rencontres surprises d'amis de Montpellier!
    Italie/FranceItalie/France

     











    Ultime étape: St Rome de Tarn, puis Millau...
    Italie/FranceC'est incontournable: il nous faut décider d'arrêter vraiment de pédaler et rentrer chez nous!
    Après le Caylar, nous filerons sur Millau où une voiture nous attend. Olivier et François nous escortent pour le début de cette étape. On pédale ensemble sur les chemins du Larzac où François nous fait découvrir des architectures étranges. 
    Nous ferons une halte  à St Rome de Tarn, dans la petite maison de Brigitte et Laurent, un endroit hors du temps, sans eau, ni électricité. On s'y pose pour quelques jours, histoire de se réacclimater progressivement. Brigitte, Laurent et ses parents nous y rejoignent.
    Italie/FranceItalie/France

     

     

     

     

     

     

     

     Pour le dernier jour, nous pédalons sur une petite route longeant le Tarn. Une courte halte sous les piliers du fameux pont de Millau, le temps d'échanger avec des cyclos roulant dans la direction opposée... et nous voilà arrivés à Millau: c'est ici que se termine notre voyage!  

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    DomiRouaix
    Vendredi 11 Juillet 2014 à 00:21

    Hou la, je suis prunch ! Je n'avais pas compris que vous repreniez le vélo en Italie ! La pluie battante en Italie, ya pas idée tout de même quand même... mais pour vous rassurer (si ça vous rassure) à Toulouse, on se croirait à Toussaint en ce moment...

    En attendant un temps plus clément, haut les coeurs, les cuisses et les mollets ! Grosses bises

    Domi

    2
    Imme (l'Allemande)
    Jeudi 17 Juillet 2014 à 23:15

    Grâce à votre blog, vous m'avez fait voyager au rythme de votre récit, c'était tout simplement génial !!! Si, un jour, j'ai le temps, le compagnon de route qu'il faut, et encore assez de jambes pour faire un périple de ce style, je me permettrai de vous embêter pour avoir quelques conseils. Et en attendant, j'espère bien vous voir chez Domi (Domi, Domi, lance l'invit !!!!!) rapidement. bises, imme

     

    3
    Bricka
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 14:31

    Bravo J'ai suivi avec passion votre périple. A bientôt peut être pour bartasser en garrigue Avec l'equipe à Olive

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    4
    Vincent G
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 22:12

    Félicitations, c'est impressionnant et passionnant votre périple. 9508 km c'est ce que j'ai fait en 10 ans en roulant le dimanche + quelques autres sorties. Donc, vous pouvez venir avec notre groupe "cyclothérapie", vous avec vos vélos de 40 kg, et nous avec nos vélos de moins de 10 kg. Cela devrait le faire avec votre entrainement ! 

    5
    roseline Migairou
    Mardi 5 Août 2014 à 19:59

    Bonsoir à tous les 2

    Je vous suis depuis le debut de votre aventure

    C'est Mr Deruy qui à Millau nous a informés de votre périple

    Je vous ai suivis trés réguliérement dans des contrées que j'avais visitées,

    vos commentaires ,photos et videos m'ont tenue en haleine

    Quel plaisir de lire un blog bien rédigé et plein d'humour(rare de nos jours)

    Merci et bravo pour votre tenacité!

    Roseline Migairou

    6
    Hélène c
    Lundi 11 Août 2014 à 11:36

    Ouah ! Ça y est périple fini. Merci pour tous ces échanges et bon retour !


    À très bientôt 


    Hélène

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