• LaosPathed Lao....le retour! (par Sylvie )
    Une fois de plus, nous constatons combien une frontière délimite des cultures et des comportements... Quelques coups de pédales, et je retrouve avec émotion ce pays dans lequel j'ai vécu avec Mathieu il y a presque 20 ans. La lumière, les odeurs exacerbées par la chaleur subite, la langue, la nourriture, tout cela convoque de nombreux souvenirs oubliés. Ce qui nous frappe le plus avec Régis, c'est la tranquillité que l'on ressent. Bien sûr, le Laos est plus pauvre Laosque le Viêtnam, bien sûr on rentre par un petit poste frontière dans un coin reculé du pays, mais cela je pense n'a pas d'influence sur notre ressenti. La réputation de sérénité du Laos est bien réelle, ainsi que la gentillesse de sa population. Je retrouve avec bonheur la saveur du riz gluant dans ses petits paniers, la salade de papaye verte, les plats mijotés avec citronnelle et gingembre, les rafraîchissants "nam mac nau" au citron vert et à la glace pilée... les mots du quotidien en laotien me reviennent vite. Je suis étonnée de pouvoir me débrouiller facilement pour tout le vocabulaire usuel. Dès que l'on arrive à échanger un peu, le voyage s'étoffe d'un plus...

    Vers le Laos  (par Régis)
    20 janvier:
    LaosNous aimerions quitter le Vietnam au poste frontière de Lao Bao, mais une panne d'électricitéLaos va nous retenir longtemps devant le guichet de la police des frontières octroyant le tampon de sortie. Je suis dans la file centrale... 3 guichets, 3 files. Après plus d'une heure la lumière revient, ça se faufile par les côtés, 5 files maintenant. Les ordinateurs chauffent, le programme met du temps à s'initialiser... c'est bon... nouvelle panne... tout à refaire 20mn plus tard. La tension monte, l'émeute n'est pas loin, nous sommes serrés comme des anchois afin de ne pas céder un pouce de terrain aux intrus des bordures. Dans ma file, quand le premier a le sésame, on pousse, on fait corps afin que personne ne s'immisce. Je suis en quatrième position, je passe assez vite. Ceux du fond doivent y être encore. Au poste laotien on se dirige vers le guichet "Visas on arrival", on obtient notre visa assez rapidement. Laos
    LaosDès les premiers kilomètres, nous sommes surpris par la grande pauvreté de cette région du Laos. Quand on s'arrête près des villages les familles et les enfants approchent, ils sont tous dans un état pitoyable, très mal habillés, sales, maladifs certains. On roule dans une immensité peu investie par l'homme, j'ai une sensation de liberté. On arrive à Muang Xepon, on s'arrête dans une guesthouse, 70 000 Kips, moins de 7 €.


    Tronçon de la piste Ho Chi Minh

    21 février:
    LaosLever tardif, on déjeune, je change 100$ en Kips.
    On démarre. Arrivés à Muang Phin, décision à prendre, tout droit c'est la route goudronnée qui traverse d'est en ouest et file sur Savannaket, à gauche c'est la piste Ho Chi Minh avec un pont indiqué détruit sur notre guide et fini le goudron. Nous n'avons pas de carte détaillée. Les Laotiens nous déconseillent de l'emprunter. Tant pis, on y va, on ne peut laisser passer cette piste chargée d'histoire. Je ne savais pas qu'une partie de la PHC passait par le Laos et le Cambodge. Le débuLaost est décourageant, nids de poules, tôle ondulée, puis travaux. Ca monte sur une piste en latérite recouverte de feschfesch, poussière très fine, soulevée en abondance par les camions et engins du chantier; nous avançons dans un épais brouillard. Arrivés à un croisement, la piste en travaux part à gauche, pour nous c'est tout droit. A partir de cet endroit la piste HCM est rectiligne, plate, et avance au milieu d'une forêt dense et tropicale, de grands arbres surgissent, les chants des oiseaux nous accompagnent. Vers 17h on avise une clairière, on s'installe pour la nuit. On sort les provisions, eau, gâteaux, riz gluant, salade de papaye, cochon cuit dans de la feuille de bananier. La lumière du soir est douce, il fait 25 degrés.
    22 février:
    LaosOn quitte assez vite la forêt pour arriver dans une espèce de savane arborée, l'homme n'est pas loin. La piste devient sablonneuse, on enfonce, on slalome parfois. Nous voilà au village du grand pont historique détruit par les bombardements US; détruit il l'est toujours. Un petit bac nous fait traverser la rivière large en cet endroit. Nous débarquons, la montée qui suit est raide. Nous aidons en poussant, deux motos chargés d'ustensiles destinés à la vente. FautLaos voir l'ingéniosité et l'amoncellement du chargement, pièges à rats, bassines en alu, grande gamate, tissus... Dans le village suivant on se restaure dans un petit bouiboui.. riz gluant et salade de papaye... pas une seule culture aux alentours? On nous renseigne sur la bonne direction. Des pistes filent dans toutes les directions, on essaye de rester sur la piste majeure.Laos Arrivés à un embranchement, quatre directions se proposent à nous... pas un véhicule, personne pour nous renseigner. Après deux heures d'attente, Sylvie part explorer à vélo la voie de droite qui débouche sur une piste plus large. On y va, un couple de jeunes Russes apparait comme par enchantement et nous confirme que c'est bien la piste de Salavan. Ils nous disent qu'elle est difficile. Ils ont acheté deux vieux VTT à Phnom Penh, trop petits pour eux, ils ont l'air ravi de leur voyage...pas matérialistes les Russes! of course... La piste va s'avérer très sablonneuse et chaotique par endroit. Il fait très chaud, dans les 35 degrés. On s'arrête à la bordure d'un village, pas loin de la pompe à eau. Après une bonne toilette on finit nos provisions... et au lit.
    23 février:
    LaosOn démarre tôt, le village nous observe, on salue tout le monde. Sur conseil des villageois et après plusieurs bifurcations on arrive à une fourche. Après 45 minutes d'attente, une moto nousLaos renseigne, c'est à droite. On rejoint une piste qui nous semble mieux marquée... la bonne. On ne va plus la quitter. On vient de comprendre que depuis deux jours, au démarrage, les locaux nous envoient sur des raccourcis où l'on se perd. Enfin, on avance... assez bien. La piste est très défoncée par endroits, sablonneuse à d'autres, traverse à gué des petites rivières. On se sent au milieu de nulle part, en pleine forêt tropicale, je m'attends à voir surgir les soldats japonais des films de guerre de mon enfance. Plus on avance et plus on entend les tronçonneuses des bûcherons qui abattent les plus beaux arbres. LaosOn arrive vers les villages, plus d'arbres, pas de cultures, seulement quelques animaux. Une fois la forêt disparue, la terre devient très compacte, rien n'y pousse. On achète de l'eau dans un village à l'ambiance étrange, électrique, les gens ont l'air très agités. On rejoint une très large artère dans le village de Toun Lan. On s'arrête dans une guest house neuve et déjà à l'abandon, les lits sont en vrac, draps non changés, des détritus en abondance. Le jeune Laosqui nous reçoit, après mes remarques, revient avec des draps tous neufs, encore dans l'emballage?? Je toilette et règle les vélos. On soupera dans une gargote.
    24 février:
    J'ai nettoyé les vélos pour rien, on va rouler pendant 20 kms dans la poussière. Ils préparent une nouvelle route; on en ressortira ocres. Arrivés au goudron on se désaltère au "bar resto" du coin. On roule sous la canicule, il fait 38 degrés. Le goudron fond, par instant nous sommes scotchés à la chaussée... et toujours cette impression d'immensité. Après 54 kms, nous faisons étape dans la petite ville de Salavan. Demain on ne bouge pas, on va reposer les organismes.

    Laos26 février: A Tat Lo, près de l'eau
    Ballade tranquille, 34,34 kms au compteur (Hérault,  Hérault), grand soleil et canicule...
    Pédaler par forte chaleurLaos
    c'est comme traverser un mirage
    qui trouverait son ancrage
    dans les haltes fraîcheur.
    Nous arrivons en début d'après midi à Tat Lo, site touristique paisible fréquenté par de nombreux Français. A la fraîche,  les locaux jouent à la pétanque. De la terrasse de notre bungalow sur pilotis en vannerie locale, nous dominons la rivière et la cascade toute proche. Le soir, nous soupons avec un couple de jeunes cyclos allemands et un couple de cyclos suisses, Sarah et Raphaël. Nous échangeons des informations, ils étaient où l'on va, ils vont où nous étions. Demain, c'est journée repos.
    Bilan provisoire: 68 898 m de dénivelé positif, 5 467 kms parcourus.

    La douceur de vivre au Laos, c'est d'abord cette étonnante lumière...

    LaosLaosLaos

     28 février: Départ tardif de Tat Lo, en pleine chaleur. Nous roulons jusqu'au village de Ban Houay Houn. Nous dégustons un bon arabica, préparé dans une cafetière italienne, dans une plantation du coin.
    Laos1er mars:Laos Départ pour Pakson, à la fraîche ce coup ci, on avait mis le réveil. On cherche du goudron, ce sera de la très mauvaise piste, la pire qu'on ait rencontrée pour l'instant, pas un instant de répis sur une cinquantaine de kms, ça tressaute sans arrêt. Nous sommes sur le plateau de Bolevens, région la plus bombardée de la 2e guerre d'Indochine, région stratégique pour les Vietnamiens et les Américains. La piste par endroit est complètement défoncée, on monte des bosses, on descend dans des grands creux (traces des bombardements? ). C'est la région du meilleur Arabica du monde, implanté par les Français pendant la colonisation. La plante se présente sous forme d'un arbuste pouvant atteindre 3 à 4 m de haut. Des grains sèchent devant toutes les maisons. Nous déboulerons enfin sur le goudron, rouges de la poussière de la piste. On s'offre une boisson au citron,Laos glacée. Devant un temple, à l'ombre, nous dînons d'un concombre et de pain à la vache qui rit. Nous dormons à Muang Paksong.
    2 mars: Nous descendons tranquillement du plateau de Bolevan, un vrai régal à vélo. Nous nous arrêtons à la cascade la plus haute du Laos, les Asiatiques en général sont très friands de cascades, on n'y sera pas seuls. Nous avalons les 56 kms rapidement, nous voilà à Pakse, grande ville près du Mekong déjà impressionnant en cet endroit par sa largeur. Beaucoup de touristes sont là et bien sûr, la nourriture, les pâtisseries, les boissons, y sont plus élaborées, on en profite. Au Laos, beaucoup d'annonces en bord de route sont en français. Nous ne ferons rien de spécial de l'après midi, il fait tellement chaud... douche, lecture, lessive, courrier.


    LaosLes tissages des Katus (par Sylvie)
    LaosUn clin d'oeil amical à notre amie Katou qui partage son nom avec l'ethnie des Katus, largement installée dans la région sud du Laos. Les femmes Katus ont développé une pratique du tissage qui perdure de nos jours.
    En traversant les villages de la piste Ho Chi Minh que nous avons empruntée, nous avons pu voir beaucoup de maisons sur pilotis avec les métiers à tisser installés sous les maisons. Les femmes tissent en utilisant 4 cadres et un système archaïque mais fonctionnel de pédales pour actionner les cadres. Elles créent des tissus très beaux avec des motifs compliqués en utilsant des fils de soie. Ces tissus sont portés par les femmes partout dans le Laos pour leur fameuse et élégante jupe en forme de pagne.
    Nous avons visité un autre village, au milieu des plantations de café, en montant sur le plateau de Boloven. Là, les femmes Katus utilisent une autre technique de tissage que je n'avais jamais Laosrencontrée. Elles tissent assises par terre, en tendant la chaîne avec leurs pieds et en y passant des bâtons de bambou pour séparer les fils. Elles utilisent seulement des fils de coton qu'elles filent et teignent avec des teintures végétales. Je me suis régalée de les voir travailler et d'observer toutes les petites astuces qu'elles avaient inventées, à force de pratique. Dans ce village, les femmes se sont organisées en coopérative où elles proposent leurs produits, dans une maison d'exposition. Comme c'est une zone touristique, ça a l'air de bien fonctionner.
    Tant pis pour les kilos en plus dans mes saccoches, je n'ai pas pu m'empêcher de ramener quelques pièces!





    Laos4 mars: Pakse-Champassak (par Sylvie )
    Nous quittons la ville de Pakse, encore trop pleine de touristes, à notre goût! LaosAprès pratiquement 6 mois sans croiser beaucoup de voyageurs, cette concentration subite nous déroute! Alors, nous prenons la route, en commençant par franchir sur un long pont le légendaire fleuve Mekong. Nous l'avions rencontré dans le nord du Yunnan, alors toute jeune rivière descendant des montagnes tibétaines. Après la traversée de la Chine et du Laos, le voilà grand fleuve chargé d'eaux marron, s'écoulant tranquillement vers le Cambodge. Nous allons le longer toute la matinée jusqu'à notre destination, la paisible petite ville de Champassak. Et pour séjourner encore à ses côtés, nous dénichons une petite maison sur les berges, avec terrasse et chambre au dessus de l'eau. La vue est superbe, l'endroit apaisant, on s'y posera 2 jours... A quelques kms de Champassak, se trouvent les vestiges d'une ancienne cité d'architecture Khmer, datant du 11ème siècle, Vat Phou. Elle est située au pied d'une montagne sacrée. De l'ancien palais, il ne demeure que des ruines, mais il y a dans ce lieu une étrange atmosphère, très apaisante et toujours cette indescriptible lumière laotienne. Le site escalade la montagne par un escalier en gros blocs de pierre massifs, bordé de vieux frangipaniers au tronc torturé. Nous avons de la chance, c'est le moment de la floraison, ce qui embaume l'air et embellit le paysage. Régis qui a déjà visité le site d'Angkor au Cambodge, a trouvé que cet endroit était bien plus remarquable, par son ambiance, la situation et le peu de monde... Le soir, juste à côté de notre auberge, nous avons pu assister à un spectacle de la compagnie du théâtre d'ombres de Champassak. Pratique artistique unique au Laos, cette troupe a été ressuscitée grâce à l'aide d'un français installé ici. Elle est composée de 14 musiciens et marionnettistes. Ils ont en particulier monté un projet qui s'appelle cinéma "tuktuk", cinéma ambulant circulant dans les villages et proposant de vieux films muets en noir et blanc dont la bande son est faite en direct par les musiciens. C'est assez exceptionnel! Le français qui dirige le projet prévoit de partir en tournée en France en 2016. Il veut proposer son spectacle au festival du Printemps des comédiens à Montpellier ... A poursuivre!
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    6 mars:
    Mekong song et lumière... (par Régis)
    LaosLaosDépart 9h30 après un bon petit déjeuner. Nous roulons 5 à 6 kms sur le goudron puis empruntons une piste qui va nous mener au bord du Mekong. Nous allons le longer pendant 70 kms, traversant de nombreux villages aux maisons sur pilotis. Les pirogues en contrebas attendent les pêcheurs. Dans certains villages j'aperçois de très grandes cases, hautes, faites de végétaux tressés, avec un foyer en rez de chaussée. Je me demande ce que ça peut bien être. Sylvie m'éclaire, ce sont des saunas. Un grand chaudron est installé en bas, sur un foyer, au premier étage le sol en caillebotis de bambous laisse passer les vapeurs. La piste est surélevée par rapport au fleuve, de latérite rouge, plate. Nous sommes dans un environnement de bambous, de palmiers, de bananiers, plantes exotiques, buffles. Les rizières sont à sec, la terre semble très pauvre et compacte et pourtant... là où ils ont amené l'eau, le riz et les légumes se développent bien? Bien sûr, pas un touriste en vue et du coup les "sabaidi" fusent Laosdans les villages traversés. Arrivés à un petit affluent du Mekong, nous traversons sur une barge mue au jus de coude... pour la mouvoir le gars tire sur une corde reliant les deux berges, le prix du passage est tout bénéfice pour le passeur. A l'arrivée, sur la berge en hauteur, sa femme a installé une épicerie bar, nous nous arrêtons dégustant avec plaisir une boisson fraîche. A partir d'une certaine heure j'ai du mal à ingurgiter l'eau minérale chaude de ma bouteille, elle prend un goût infernal de plastique. Vers 16h la lumière devient magnifique, le Mekong aussi. En cet endroit de nombreuses îles et îlots de végétation l'occupent en partie, amenant des tâches de vert. Je m'arrête pour filmer, l'endroit est paisible, magique, la Laoslumière adoucit les contours, amène une impression de surnaturel, de paysage "pas vrai" tellement c'est beau. Une pirogue passe, des enfants se baignent. C'est dans cet éclairage que nous allons rouler et finir l'étape à Mounlapamok.


    7 mars:
    Laos Nous allons rouler 20 kms sur de la mauvaise piste, vent de face et par très forte chaleur. Nous avançons bien et pourtant les kms semblent défiler lentement. Quelques 4x4 et camions se chargent de nous poudrer la peau. Un chemin étroit file vers le fleuve, Sylvie se renseigne, c'est justement là qu'on traverse pour la grande île. Une embarcation arrive de l'autre berge et nous fait traverser. Sur la grande île nous pédalerons 24 kms pour la visiter... c'est tranquille, on ne risque pas l'accident de circulation! Ce qui me surprend, et c'est vrai pour beaucoup d'endroits au Laos, c'est la beauté, la taille, de beaucoup de maisons... on ne voit personne au travail, ce n'est peut être pas la saison?... à part le riz pas grand chose ne pousse... comment font-ils pour financer de telles bâtisses. Nous arrivons à Don Khon, nous nous offrons pour la première fois, une très belle guesthouse avec piscine... la ruine! 15 € la nuit.

    LaosConjugaison laotienne... (par Sylvie )
    Je bade... tu flânes... il "grasse matine"... nous sirotons un breuvage sur les berges du Mekong... vous (les laos) souriez toujours!
    Ils (les cyclos) sont ... gravement atteints par la langueur locale!
    Escale piégeuse sur "Si Phan Don", dans un delta du Mekong qui découvre à la saison sèche une multitude d'îlots. "Si Phan Don" signifie " 4000 îles" en laotien. Le lieu atteint Laosle summum de la tranquillité. Pas de circulation, peu d'activité, il fait de toutes façons trop chaud... nous avons atterri dans un hôtel sur les rives du Mekong, vue splendide sur le fleuve depuis notre chambre, piscine pour se rafraîchir dans le jardin foisonnant d'orchidées... On ne fait ... rien ou si peu! De toutes façons, à quoi bon pédaler quand se prélasser de concert avec les laotiens est si bon! A quoi bon tous ces kilomètres accumulés depuis 7 mois...Quel vain but poursuit-on? La tentation du voyage immobile est pesante ici. Va-t-on réussir à s'en extirper?

    LaosLaosLaos
    Ah! Une lueur d'espoir ?
    Une esquisse de mouvement?



    Oui!
    Demain, on change d'île...
    en bateau...

     

     
    Au hit parade de la gastronomie pour notre voyage, le Laos arrive largement en tête. C'est le pays où nous avons le mieux mangé. Entre les "pho" empruntés au Viêt Nam, les "pahd thai" empruntés à la Thailande et tous les plats typiquement laotiens, variés et savamment épicés, nous nous sommes régalé les papilles!

    On vante dans les guides touristiques le Laos comme le pays du million d'éléphants et du million de sourires. Pour les éléphants, on n'a pas vérifié, mais pour les sourires, c'est totalement confirmé...
    Les économistes se sont trompés: le Laos est un des pays les plus riches du monde.....en sourires! 


    Laos

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    3 commentaires
  • Cambodge10 mars: Départ pour le Cambodge (par Régis)
    A 9h30,  le père de notre aubergiste nous conduit sur le continent avec sa pirogue. Il se faufile dans un dédale d'îlots, le courant est fort à cet endroit. Nous accostons au petit port de Nakasang. Il est 11h, la frontière est à 20 kms. Nous partons; CambodgeSylvie serait bien restée dans une guesthouse du coin afin de partir à la fraîche le lendemain. La route est large, goudronnée, déserte, bordée de forêts aux arbres espacés. Arrivés à la frontière de Veun Kham, nous subissons quelques petites arnaques, les Laos demandent 2 $ par passeport pour apposer le tampon de sortie, les Cambodgiens nous font passer, avec fiche sanitaire à l'appui un contrôle qui consiste à prendre notre température dans l'oreille, 35 degrés pour tout le monde et l'infirmière n'a pas l'air étonnée... et 1 $ de plus. Enfin nous nous dirigeons vers le guichet qui délivre le visas cambodgien, 25 $ au lieu de 20. Tous ces fonctionnaires ont trouvé la combine pour améliorer leur salaire, beaucoup d'étrangers passant à ce poste.
    Nous avisons des gargotes, on s'y dirige pour manger et surtout boire, boire... de l'eau fraîche. On repart vers les 13h, moment le plus chaud  jusqu'à 16h. Il nous faut rouler 54kms sous le cagnard pour atteindre la ville suivante. Je vais payer mes efforts en plein soleil, j'attrape une espèce d'insolation de chaleur, ça serre du côté du plexus. Vers 17h la température baisse un peu mais le goudron relaie le soleil et renvoie la chaleur stockée.  Les derniers 14 kms n'en finissent pas, ponctués par les bornes kilométriques avec en annotation la distance restante. Je finis au courage, on arrive à la nuit à Stoeng Treng, on trouve enfin un hôtel... la douche et le repos sous l'air conditionné... un vrai régal.
    11 mars: Repos, on récupère, j'achète au marché un thermo chinois de 2l, verre et alu, il est un peu lourd mais je vais pouvoir boire glacé et une eau plus saine.
    Les Cambodgiens nous apparaissent très sereins et vraiment gentils.
    12 mars: Mais où sont les platanes?
    CambodgeLevers 6h, nous prenons le premier bac à 7h avec Cambodgede nombreuses  motocyclettes, on traverse le Mekong. La route est large, goudronnée, monotone, exposée au soleil, pas un arbre. Sur ces bordures de nombreux immigrants cambodgiens s'installent. Ils défrichent la forêt sur un demi hectare après avoir mis le feu pour débroussailler, tirent du bois de construction avec lequel ils construisent une maison sur pilotis très sommaire, souvent pas finie, vendent l'excédent de bois. Ils ne gardent même pas deux ou trois arbres pour avoir de l'ombre sur leur habitation. Une ou deux moustiquaires à l'intérieur et voilà le logement habitable. Ils plantent quelques bananiers, des plants de manioc, quelques papayers. De fait, ce ne sont pas des agriculteurs mais des Cambodgiens très pauvres, je ne sais pas comment ils survivent.
    A 11h30, 50 kms au compteur, on s'arrête sous une paillote, on se croirait dans un four, 37 degrés à l'ombre. On mange. Sylvie essaie de dormir, elle est très fatiguée,  une boule aux creux de l'estomac. J'essaie de lire sur la tablette. Des centaines de fourmis minuscules veulent à tout prix troubler notre séjour en cet endroit. CambodgeOn tient jusqu'à 15h puis repartons pour une trentaine de kms. Mon thermo est top, du coup Sylvie vient s'abreuver. Dans un estaminet local nous nous offrons une boisson glacée et achetons du sel complet. Nous en avalons pas mal, les maux de Sylvie disparaissent... Nous arrivons au 82e km dans un gros village. Après renseignements,  nous allons à la rencontre d'une dame qui loue des chambres dans sa cour. Elle n'en a plus mais nous propose un lit dans une grande pièce de sa Cambodgemaison sur pilotis, sans mur côté rue, une bâche en fait partiellement office... c'est bon, on aura de l'air! On se douche à la louche, l'eau est fraîche,  un vrai bonheur. On se couche à la nuit et allons connaître la nuit cambodgienne... très courte! Un gros groupe électrogène est lancé, il éclaire la pièce où nous sommes et pas d'interrupteur, ils l'arrêteront vers 11h ...ouf! pour en lancer un plus petit qui résonne fort dans la pièce et n'éclaire que le dessous de la maison où ils palabrent. Le jar, les oies, le coq, le géko s'en mêlent, c'est le barda. Au matin une musique puissante me tire de mon sommeil, c'est le voisin d'en face qui a mis sa sono pleine gomme, Cambodgedans la cour le concert des bestioles a repris,  le coq et le jar se répondent. Il est un peu plus de 5h, que faire d'autre,  on se lève... pour s'apercevoir que tout le village est déjà debout. Même le temple s'y met, diffusant de la musique à pleine puissance.
    13 mars: Re..tronçonneuse land...
    CambodgeUne soupe en guise de petit déjeuner et nous voilà donc en route pour Prehavihear où nous comptons arriver après une cinquantaine de kms et avant le plus fort de la chaleur.
    Côté gauche de la route, ça déforeste à grande échelle des hectares de forêt,  pour planter quoi? Côté droit, en de nombreux endroits, en bordure de route, sur une cinquantaine de mètres en largeur, ils mettent le feux aux broussailles, de beaux arbres succombent, alors que personne n'habite là et qu'aucune culture n'est implantée.  J'ai même vu deux gosses de 10 ans avec un bidon d'essence mettre le feu à l'écorce de la base d'un grand arbre magnifique pour le tuer, pourquoi? Je roule déprimé.
    A Prehavihear on passe devant une très belle bâtisse, avec parc... du ministère de l'agriculture et des forêts... ça gère, conseille et éduque sec! Le soir, au resto, de vieux Cambodgiens s'adressent à nous en Français.
    14 mars: Lever 6h pour rouler un maximun à la fraîche. La route bordée d'arbres est très agréable, l'ombre change Cambodgela donne. Les villages sont implantés tout le long, dans des zones cultivées, à l'ombre de palmiers et autres espèces. Le défrichement n'est pas récent. Quel bonheur de rouler dans la verdure. Je prends conscience que dans ces coins très chauds, les arbres, la végétation... c'est la vie! A 9h, 32 degrés... Après une vingtaine de kms, c'est la désolation,  tout a été passé à la tronçonneuse, plus d'ombre, plus de fraîcheur, le four à nouveau et ce sera avril le mois le Cambodgeplus chaud. A l'entrée d'un village un très grand panneau indique les méfaits de la déforestation,  des brûlis; j'en verrai deux dans la matinée. A 11h, 37 degrés à l'ombre. Au soixantième kilomètre, vers midi, on prend une chambre dans une guesthouse en bois. On dîne en terrasse abritée. Sur ces étapes on roule peu à cause de la chaleur et de la disposition des hébergements,  c'est 60 kms ou 120!
    15 mars: Départ 7h. Ça déforeste toujours, on aperçoit, sur des hectares, de très grandes plantations de bananiers et d'hévéas. A Beng Mealea, dîner dans un resto de touristes, ils arrivent de Sien Reap pour visiter le temple local, puis siesteCambodge dans des hamacs,  puis visite du temple. C'est un temple dans la forêt, les arbres l'ont bien envahi et il n'a pas été remonté par l'humain, c'est ainsi que j'imaginais Angkor. Vers 16h nous trouvons un logement chez l'habitant, dans une grande pièce en bois avec 3 grands lits et moustiquaires.  La monnaie du pays c'est le Rial et le dollar étasunien.  Les distributeurs donnent des $, on paye dans les deux monnaies, les centimes de dollars et souvent la monnaie, sont rendus en Rials.
    16 mars: Vers Siem Reap
    Les raccourcis qui rallongent...
    Après 10 kms nous tournons à droite pour emprunter notre raccourci. Nous le trouvons, c'est de la bonne piste au début,  puis elle vire sablonneuse, de plus en plus défoncée, étroite, pas plus d'un Cambodgemètre à la fin. Nous voilà en pleine forêt, seuls, la piste de moins en moins marquée, nous décidons de faire demi tour. A chaque bosse j'entends un bruit de verre, une partie de mon thermo a rendu l'âme.  Arrivés au goudron, après renseignements,  on emprunte une piste plus loin, défoncée mais très agréable par son environnement, elle  nous amène sur une route goudronnées à 32 kms de Siem Reap. Nous pédalerons 74 kms, 50 auraient dû suffire. Je retrouve l'hôtel où nous avions séjourné avec Annie et Estelle. Le gérant me reconnaît. Le soir on soupe dans un très bon resto lambrissé style colonial, dans le quartier touristique. Dans la rue la meute des étrangers est en goguette, tout est là pour combler le flâneur,  bars, massages, magasins d'habits,  pâtisseries,  librairies, pubs avec coupe d'Europe de foot, aquariums avec petits poissons dévorant les chairs mortes,  épiceries avec produits du monde entier... etc, etc. Le dollar flambe. C'est de Siem Reap qu'on visite les temples d'Angkor.

    Cambodge3 jours aux temples... (par Sylvie )
    La ville de Siem Reap est alimentée par ses poumons touristiques que sont les temples de la cité d'Angkor. On vient à Siem Reap pour visiter Angkor... les cafés, hôtels, restaus, sont tous des "perles", ou des "charmes" ou des "saveurs" d'Angkor...
    Nous avons donc consacré 3 jours, à arpenter le domaine d'Angkor et les alentours pour découvrir l'architecture et l'histoire de ces temples et vestiges de cités, remontant au 9ème siècle. En observant dans les temples les "apsaras", figurines des danseuses des très beaux bas reliefs, j'ai réalisé combien la culture khmer avait été influencée par l'Inde. La majorité des temples d'Angkor sont dédiés aux divinités hindoues, et ne sont devenus boudhistes que bien plus tard. Cela confirme l'impression que j'avais en découvrant le Cambodge, son peuple et sa langue. Il me semblait que c'était le peuple le moins "asiatique" de l'Asie du sud est.  Je le comprends mieux maintenant,  avec cette forte influence indienne qui est très perceptible...à mon humble avis...


    CambodgeCambodgeCambodgeCambodge

                                       
    Nous avons commencé lavisite en louant un tuktuk pour découvrir les temples des origines, qui se trouvent à l'extérieur du domaine d'Angkor.  Notre chauffeur est très gentil,  mais assez novice et ne semble pas plus que nous se repérer dans ce labyrinthe de temples. CambodgeAprès quelques errances on arrivera à bon port...
    Lors de la visite du "Bantey Srei", nous découvrirons un temple Cambodged'un grand raffinement dans les décors de ses frontons, et une grande surprise au détour d'une porte...
    Régis tombera nez à nez avec Jo Cambodgeet Martine Bertho, des amis de Montpellier! On pourra épiloguer longtemps sur les lois des probabilités,  du hasard ou du destin... On fêtera les retrouvailles le soir au restaurant. Ils décolleront le lendemain...



    CambodgeLes 2 jours suivants,  nous continuerons la visite en vélo,  plus économique et bien plus agréable.  LesCambodge temples sont assez éloignés les uns des autres,  parfois de plusieurs kilomètres.  Le domaine est sillonné de routes ombragées et rouler de l'un à l'autre nous semble idéal. Nous en verrons beaucoup,  beaucoup!
    Ceux qui m'ont le plus touchée ne sont pas les plus réputés ou les plus grandioses,  même si ces derniers sont des bijoux de ce type d'architecture.
    J'ai préféré les temples plus isolés,  plus intimes,  celui  de Ta Prohm, où les arbres enlacent les pierres dans une étreinte fatale...

    Le site pré-Angkorien de "wat Phu" visité au Laos est loin d'être détrôné.  Moins investi, moins touristique,  il garde dans sa sérénité quelque chose de sacré...

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                                                                                                       Un des emblèmes contemporains du Cambodge: le hamac...

                     Quand il fait trop chaud,  une seul remède: la sieste!
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     22 mars: en route pour Phnom Penh
    CambodgeNous quittons Siem Reap en pédalant seulement quelques kms, pour nous rendre... à la station de bus qui nous acheminera à Phnom Penh,  quelques 300kms plus au sud. La chaleur et l'état des routes ont vaincu notre énergie... nous pédalerons donc peu au Cambodge. Après 7 heures de route chaotique,  nous arrivons en soirée à Phnom Penh et renfourchons  les vélos pour courir la ville à la recherche d'une guesthouse pour nous baser, stocker vélos et cartons pour préparer le départ en avion. Les vélos nous permettent d'arpenter la ville longuement,  avant de tomber sur la perle rare, une auberge récemment ouverte,  avec une grande cour où bricoler à notre aise, une chambre spacieuse et lumineuse,  des hôtes adorables,  un prix très raisonnable et situé juste à côté d'une autre perle gastronomique, le restaurant " le Rega", près de l'ambassade de France.  Il deviendra Cambodgenotre cantine régulière durant notre séjour à Phnom Penh...

    Nous partirons passer quelques jours au bord de la mer, à Kep,  Cambodgeprès de Sihanouk ville, à lézarder sur une plage tranquille,  manger quelques fruits de mer.
    De retour à Phnom Penh,  nous reprendrons notre chasse aux cartons pour emballer les vélos.  Rolland,  un ami de Francoise D. installé au Cambodge depuis Cambodgelongtemps nous aidera dans nos recherches.  On finira par composer un grand patchwork de cartons enveloppant les vélos,  qui espérons  le supporteront le trajet. Nous aurons beaucoup visité la ville en vélo, à la poursuite de ces fameux cartons et du matériel,  ce n'est pas désagréable.  La circulation est très dense,  mais comme à Hanoï,  on navigue très facilement en vélo dans ce flot roulant.Cambodge


    Le soir avant notre départ,  Rolland nous invitera à manger avec sa famille,  une soirée sympathique,  où on découvre d'autres aspects du pays. Le lendemain, il vient nous chercher dans notre guesthouse. On arrive à tout caser dans son break et nous voilà partis pour l'aéroport de Phnom Penh. On y arrive vers 12h, quatre heures avant le départ, le bâtiment est climatisé,  un vrai bonheur. Qatar Airways nous a alloué 30 kg plus 10 kg pour les vélos,  le tout sans supplément, il faudra tout de même bien charger le bagage cabine afin de ne pas avoir d'excédent.
    Le Cambodge sera notre dernière étape en Asie. A partir de maintenant,  nous amorçons notre route du retour vers l'ouest,  en passant par la porte du moyen orient qu'est l'Iran.
    Ces 8 mois de pédalage en Asie auront été pour nous un fabuleux voyage,  riches de rencontres, de sensations, de découvertes. On monte dans l'avion qui nous emporte, avec une émotion certaine...

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  • Turquie4 mai: Départ pour la frontière Turque.  (par Régis )
    TurquieAprès 8 kms nous arrivons à Nazir, les formalités sont assez vite effectuées. Nous percevons déjà certains changements, la femme douanière n'a pas de foulard et se fait respecter. Nous pédalons sur une vaste route, nous sommes en Anatolie orientale. Nous croisons quelques véhicules Peugeot, Renault,  Citroën presque neufs. Les paysages sont superbes, vastes plateaux d'altitude et de collines, cernés de montagnes enneigées, et s'étendant à perte de vue. Ca monte et le vent souffle fort face à nous. Le ciel est dégagé.  Nous longeons des étangs d'eau douce où stationnent canards, bécassines, échassiers. Les couples d'alouettes sont constitués. De jeunes bergers gardent des troupeaux de moutons et viennent à Turquienous peu respectueux, demandant de l'argent, des cigarettes et s'accrochant au vélo quand on démarre. Leurs chiens sont énormes et menaçants.  TurquieJe suis souvent obligé de m'arrêter et de faire face. Pour l'instant,  le fait de ramasser un caillou les stoppe net. Nous traversons des villages aux maisons esthétiques et confortables. Des  voitures nous klaxonnent mais l'accueil est très distant, l'Iran nous a mal habitués, il va falloir se réadapter.
    Arrivés à Ozalp, fatigués, nous apprenons qu'il n'y a pas d'hôtel. Un jeune, plus malin que les autres nous amène à la "maison des enseignants" où résident les profs nommés dans le coin et sans logement. Cet établissement fonctionne comme un hôtel, avec les chambres libres.  Je discuterai successivement avec trois profs d'anglais m'ayant abordé.
    Turquie5 mai: 65 kms à pédaler contre le vent dans des paysages superbes, sur une 4 voies quasi déserte. Vers 16h nous voilà à Van où nous allons faire étape. La ville est neuve et réussie. Les architectes Turcs font du moderne inspiré de l'ancien. Les rues et avenues Turquieappartiennent aux hommes, il y a très peu de femmes. Les mosquées sont différentes de celles d'Iran, plus ramassées, les minarets sont longilignes. On cherche un hôtel, l'un de ceux "petit budget", indiqué dans le Lonely Planet est à 60 $. On descend d'un cran en catégorie et trouvons un hôtel après marchandage à 20 $ ou 40 livres turques... bon, la nuit sera un peu agitée pour moi! me faisant dévorer par une punaise, je la trouve et l'écrase,  il semblerait qu'il n'y en ait pas d'autres. A 4h du matin, le Muslim attaque à pleins poumons... il chante bien mais ce n'est pas une raison pour réveiller les gens si tôt!

    6 mai
    : Van est la ville du petit déjeuner (Khalvaty en turc )... On essaiera demain, j'assure avec un très bon gâteau et un double TurquieTurquieexpresso. Nous visitons l'office de tourisme afin de nous renseigner sur l'horaire du ferry qui nous fera traverser le plus grand lac du pays. Il ne part que l'après midi, attendant le train dont une partie embarque sur le bateau. La traversée durera dans les 6 heures. Nous visitons la ville, les rues regorgent de piétons, des hommes pour la plupart.. où sont les femmes? Y a t-il beaucoup de chômeurs dans ce pays? Des bistrots à thé débordent sur les trottoirs, on s'y désaltère tout en observant la rue. Chez les quincaillers on aperçoit, à la vente, des colliers à clou pour les molosses canins de la région? Je vais faire l'acquisition d'une canne me servant de bâton au cas où! Les enfants de 10 à 15 ans sont pénibles et insolents... en tout cas, ceux qui traînent dans les rues? Les cireurs de chaussures opèrent sur des structures en cuivre magnifiques. Sylvie achète un livret français turc thématique afin d'apprendre les rudiments de la langue.
     

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    Cuisine turque
    (par Sylvie )Turquie     En Turquie,  les végétariens ne sont pas à la fête,  l'essentiel de la cuisine turque se concTurquieentrant autour de la viande, avec une variété de kebabs de toutes origines... Il me reste tout de même les délicieuses "tchorba", soupes souvent de lentilles et d'épices,  le "houmos" à volonté, les feuilles de vignes farcies au légumes, et bien sûr la pâtisserie suprême, les fameux bahklavas (un feuilleté fourré de pâte d'amandes et de pistaches,  nageant dans le miel...). Très énergétique,  mais comme on pédale,  ce genre d'excès est autorisé... Comme on vient juste d'arriver,  on n'a pas fini de découvrir la gastronomie turque!

    TurquieLe fameux Khalvaty
    TurquieUn échantillon des plats turcsTurquie   
    A Van, nous avons découvert la spécialité de leur petit déjeuner avec du fromage frais aux herbes aromatiques,  du miel,  du pain,  des oeufs frits avec de la tomate, du thé et d'autres mets que l'on peut encore rajouter.

    Une autre étrangeté est aussi ce "saucisson sucré": de la pâte de fruits enrobant des cerneaux de noix. C'est plutôt bon, on va l'adopter pour dynamiser nos journées de pédalage!

    7 mai: (par Régis )                                      Départ de Van à l'estime, vers 12h 30, pour l'embarcadère du ferry; impossible d'avoir un horaire fiable, 13h, 17h, 18h, c'est selon. TurquieNous descendons l'avenue Iskele, 7,5 kms, la plus longue de Turquie. Nous apercevons à 13h le ferry qui approche. Pas de passagers aujourd'hui mais les wagons du train TurquieAnkara Téhéran chargés de containers occupent tout le garage. On s'installe sur le quai, on s'offre un thé,  on attend la locomotive. Elle arrivera, sortira les wagons et formera le convoi en route pour l'Iran. Un moment après elle amènera les nouveaux wagons à destination d'Ankara... j'espère que vous suivez. Vers 14h45 on embarque. Les employés du ferry s'aglutinent autour de nous et nous questionnent, très sympas, sur notre périple. Je demande pour l'achat des "tickets", ils me font signe, en haut! Nous grimpons un escalier métallique que la rouille a bien entamé. Au premier pont tout est vide et fermé, au deuxième idem. De fait nous sommes les seuls passagers avec deux jeunes Turcs dont l'un est instit. Le bateau a 40 ans d'âge, acheté à l'Allemagne,  il pourrait revendiquer le titre Turquied'épave. Nous allons naviguer 130 kms. Le lac Van Gogul est entouré de hautes montagnes enneigées qui plongent directement dans ses eaux. Avec le ciel noir par endroit, lumineux à d'autres, des zones embrumées et les montagnes autour, on se croirait dans le canal de Magellan en Patagonie. Le bateau me fait penser à un vaisseau fantôme qui naviguerait sans personne à bord, tout y est délabré, rouillé. Après quelques heures de navigation, un employé vient encaisser, 10 lires turques pour les deux, 25 francs, 4 €, il n'est même pas question des vélos... nous voilà loin des études de rentabilité... quel bonheur! Vers 18h30 un rustre Kurde Turc, pas rasé de quelques jours, vient nous chercher et nous fait signe "manger!"... On le suit, il nous amène dans une petite salle à l'avant du bateau où des matelots achèvent leur repas. Nous voilà attablés, on nous sort verre, assiette, cuillère, pain, eau fraîche. La soupe nous est servie, puis le plat de résistance. La conversation s'anime avec  les quelques mots de turc de Sylvie, les gestes, des dessins, un peu d'anglais, autour d'un bon thé. Vers 19h30, le port approchant nous regagnons le pont pour assister à la manoeuvre d'accostage. Vers 20h30 nous dégotons un hôtel à Tatvan dans notre créneau budgétaire, on aimerait "mieux"... mais c'est plus cher.
    8 mai: Nous nous réveillons tard, vers 9h15, pas de lumière du jour dans notre chambre borgne... et 80 kms à parcourir Turquiejusqu'au prochain hôtel. Heureusement, durant cette étape nous allons descendre du plateau d'altitude irano turc. 90% Turquiedu trajet va s'effectuer sans pédaler, un vrai plaisir!  Nous sommes encore en zone habitée par les Kurdes et depuis la frontière les casernes sont très nombreuses et bien gardées; dans toutes les villes traversées des autos mitrailleuses patrouillent. Vers 13h nous nous attablons pour dîner. Le patron du resto parle anglais, il a vécu en Chine, il s'assied à notre table, discute avec nous et nous offre notre premier café turc. Les températures ont changé, il fait 29 degrés. Sylvie toujours aussi gourmande découvre un nouveau dessert succulent,  le "Peynirli Kunefe", mélange de crème catalane avec du fromage fondant à l'intérieur,  le tout baignant dans du miel et  du sirop de rose.  Arrivés à Vaysel Kailary  nous avisons l'unique et bel hôtel, cher pour nous, mais tant pis! (40 €). 
    9 mai:  Chance apocalyptique...
    Quelle étape! Je la pensais paisible. Afin de parcourir sereinement les 71 kms, on se lève à 6h45. Nous déjeunons copieusement à l'hôtel.
    TurquieIl a plu la nuit, le ciel est chargé. Ce jour là le fantôme d'Ataturk, bien qu'ayant éclairé la Turquie de ses réformes, l'état laïque c'est lui,  sculptait dans le ciel d'Anatolie des nuages Turquiesombres dont les déplacements rapides et menaçants captivaient mon regard. Sur terre, ça monte et ça descend.. vent de face. Il pleuviote parfois. Toute la matinée on se dirige lentement mais sûrement vers des nuages très très noirs. Vers 12h45, au sortir d'un virage, derrière une colline le noir s'étire du sol au plafond. Nous enfilons la veste de pluie sous de grosses gouttes, un front très sombre arrive sur nous. J'avais aperçu un panneau indiquant une station service... la voilà un peu plus loin, on traverse la 4 voies et on se réfugie, sur signe des pompistes, dans le hall d'entrée, vélos et bagages... 4 minutes après le déluge s'abat, le vent souffle en tempête,  on n'y voit goutte, la pluie tombe drue... tonnerre, éclairs... Les pompistes nous amènent deux fauteuils, une petite table et deux thés. A l'abri nous regardons la nature se déchaîner et en Turquieprofitons pour sortir nos victuailles. Nous resterons une bonne heure à attendre que la pluie cesse. Le ciel s'éclaircit un peu au dessus de nous, nous remercions tout le monde, serrons les mains et repartons. Il reste 20 kms à parcourir. La première côte est terrible, vent violent de face on se hisse, ce ne sera pas la dernière. 45 minutes après,  en pleine grimpette, encore un front noir qui s'abat sur Turquienous, juste au niveau d'une casemate de militaires. On met les vélos à l'abri d'un auvent. Le soldat âgé dormant dans la cahute en béton à côté de sa mitraillette allemande nous invite à entrer et nous prépare le thé. On ne verra pas son collègue qui veille au dessus. Une bonne demie heure après, la pluie cesse, nous repartons. On note que le Kurdistan Turc est très surveillé militairement. Et voilà comment une journée se transforme en mini épopée.... à bi..cyclette, aidé par la présence fredonnée de Fernand, Firmin, Francis et Sébastien et puis Paulette... Comme dirait Daniel Villanova... Putain! on s'éclate,  on s'éclate,  on s'éclate... à bi..cyclette! La lutte contre le vent et les pourcentages vont durer jusqu'à l'entrée de Silvan où des policiers turcs avenants nous arrêtent pour bavarder un brin, nous précisant au passage que le Kurdistan, c'est dangereux. Nous trouvons rapidement le Grand Hôtel Silvan, son patron très sympa qui me proposera.. bira.. viski..; chambre presque luxueuse, literie impeccable,  tarif très raisonnable... ouf! repos!Nous y visiterons la grande mosquée datant de 1031, utilisant l'architecture d'une ancienne église byzantine. 
    10 mai: Départ 8h. Journée usante, 84,5 kms parcourus, sous le soleil, les montées n'en finissent plus. Toute la journée on va descendreTurquie Turquieau fond des vallons et escalader les collines suivantes. On croise un convoi militaire impressionnant, c'est du lourd. Durant toute l'étape nous allons traverser des champs de blé s'étendant à perte de vue, le plateau est basaltique, entrecoupé de vallées. A 20 kms de Diyarbakir, notre ville étape, dansent les hommes dans un décor féllinien. Imaginez un immeuble de 4 étages à la structure terminée, piliers et dalles, mais sans les murs... installés à chaque étage, sur des chaises en bordure de vide, les spectateurs dont plusieurs imams et notables en tenues d'apparat, et en bas sur le terre plein une ronde d'une cinquantaine de gars, dont des dignitaires, qui dansent un espèce Turquiede festnoz sur une musique répétitive, rythmée par des tambourins. Nous arrivons au moment où le groupe commence à chauffer, certains danseurs agitant des foulards rouges et improvisants sur la gestuelle proposée.  Pas une femme. Deux vieux Kurdes nous rejoignent, nous expliquant qu'ils fêtent un Imam, ils veulent nous inviter mais nous refusons, trop fatigué je veux finir l'étape. 
    Avant Diyarbakir, ville perchée sur une colline, on plonge dans le lit du Tigre pour remonter une avenue, à la pente épuisante, qui nous mènera au centre ville. Le Tigre, avec l'Euphrate, le Zap, l'Aras, selon le livre de la génèse,  prennent leur source dans le jardin d'Eden. Pour moi, le paradis consistera en une bonne douche et un petit somme sur le lit de la chambre de notre hôtel, il est 16h30.



    Turquie11 mai: Diyarbakir (par Sylvie )
    Nous avons fait étape 2 jours dans la ville de Diyarbakir,  cité historique dominant le fleuveTurquie Tigre,  avec de nombreux monuments et à la fois haut lieu du mouvement indépendantiste Kurde. Ici, l'appartenance Kurde est fortement revendiquée,  à laquelle répond une présence militaire Turque très ostentatoire. Nous avons flâné dans les rues de la vieille ville,  entourée de remparts imposants et encore bien conservés.  La ville est sympathique,  vivante, hommes et femmes l'occupent conjointement,  ouf! Un peu de souffle! TurquieOn a visité de paisibles et odorants bazars (celui du fromage! ), des mosquées installées dans d'anciennes églises byzantines,  ce qui donne à mon goût, un mélange d'architecture très réussi, des églises arméniennes... et siroté des cafés turcs dans de magnifiques et animés caravansérails transformés en lieux publics.TurquieTurquie










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    Turquie15 mai: la ville de Siverek
    Nous venons de rentrer d'une balade dans le charmant bazar de la ville de Siverek.  TurquieNous sommes toujours en pays Kurde et ici les hommes portent en nombre le fameux "pantalon jupe" (sorte de sarouel), mais dans une version encore plus "jupe", et un chesh sur la tête. Le bazar est tranquille, parsemé de cours où les hommes boivent du thé. Le bâtiment est moins beau que dans les bazars Iraniens,  mais il y a une autre ambiance,  plus alanguie,  plus paisible...
    Nous nous sommes arrêtés  à Siverek pour faire une petite escapade de 100 kms dans la ville de Sanliurfa, qui est hors de notre itinéraire vers l'ouest. Alors, dans le très agréable hôtel où nous sommes descendus, nous avons laissé sous la garde de l'aimable patron, vélos et saccoches, pour monter tous légers dans un minibus. Ce qui motivait notre détour était la visite de la ville de TurquieSanliurfa,  et surtout,  le fameux site préhistorique de Gobekli Tepe.  C'est notre webmaster qui, routeur à son heure , nous avait donné l'info sur ce fameux site. D'après la légende,  Sanliurfa serait la ville natale d'Abraham, considéré comme le père des religions juive, chrétienne et islamiste. Nous sommes allés saluer les carpes sacrées du parc Golbasi qui lui est dédié et où se trouve le tombeau de sa femme,  Sarah. Le bazar de la ville est animé,  avec  plusieurs caravansérails où les kurdes s'affairent à des tables de jeux: cartes, dominos, échecs... On s'est attardés longtemps à les regarder jouer.



    Gobekli Tepe
    TurquieTurquie: le lendemain,  nous sommes partis en minibus faire la visite du plus ancien temple de l'humanité, à Gobekli Tepe,  à 15 kms de la ville, dans la zone du fameux croissant fertile.  Cet ensemble de temples serait antérieur à l'époque de la construction des pyramides égyptiennes,  12 000 ans avant JC et serait l’œuvre de tribus de chasseurs cueilleurs de l'âge de pierre. Cette découverte révolutionne Turquiecomplètement les concepts sur cette période et les raisons pour lesquelles l'homme serait devenu sédentaire, cultivateur et éleveur. Je vous invite à aller regarder ce documentaire sur ce lien, très instructif. (http://vimeo.com/38724698)
    Le site de Gobekli Tepe est encore à l'état de fouilles et il reste encore beaucoup à découvrir,  mais c'est impressionnant de se retrouver dans ce lieu chargé des origines de notre civilisation. 
                                                  
                                                              
                                                             Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...

                     Vocalises kurdes...
    Dans nos séjours citaTurquieTurquiedins, nous sommes accompagnés 3 fois par jour par l'appel à la prière depuis les nombreux minarets.  Alors nous avons commencé le concours du meilleur "muezzin". Celui de Siverek arrive pour l'instant en tête du hit, avec des impros à la fois mélodieuses et osées... Talent à suivre!
    Dur! C'est ce que nous pensons de certains itinéraires particulièrement pentus et nous apprécions la délicatesse de ces panneaux qui ne manquent pas de nous le rappeler...
    (Non, en fait,  c'est pour blaguer, "dur" signifie simplement "stop" en turc!)

    Turquie16 mai: Vers le mont Nemrut (par Régis)
    TurquieNous quittons les nationales à 4 voies pour emprunter une petite route serpentant dans les nuances de vert et se dirigeant vers les montagnes et le fleuve Euphrate. Un barrage sur le fleuve et l'absence de pont nous oblige à emprunter un ferry qui nous dépose sur l'autre berge où une terrasse ombragée nous tend ses bras, 34 degrés à l'ombre. A partir de là ça va grimper. Nous camperons dans le jardin du boulanger épicier de Narince.

    17 mai:
    En route pour le mont Nemrut... façon de dire... puisque 15 kms plus loin après quelques rampes très Turquiesévères nous déposons nos bagages dans un camping très sympa qui fait auberge et resto. Le soir nous partageons notre table avec 2 jeunes Tchèques,  un couple d'Alllemands Est, Ouest et un Hollandais. Nous nous attardons dans les discussions, ça faisait très longtemps que nous n'avions pas parlé avec Turquiedes voyageurs européens, je bois ma première bière turque.
    18 mai: Journée tranquille au camping à l'ombre des arbres. Sylvie a organisé le campement en récupérant une table et deux fauteuils. Dans l'après midi nous faisons du stop et nous rendons en voiture, au site du mont Nemrut où s'élève l'Hiérothésion, place du dernier repos, construit par Antiochos, consistant en un tumulus et trois terrasses où sont implantées d'énormes statues dont la plus massive pèse 105 tonnes. Certaines ont perdu leur tête, reposant à leur pied, après un tremblement de terre. D'en haut la vue est superbe.
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    Turquie

     

     

     

     

     



    Le vent se renforce et souffle en tempête toute la nuit, il faudra plusieurs sorties nocturnes afin de réamarrer la tente...

    Bilan chiffré prTurquieovisoire du voyage:
    7 608 kms parcourus  
    88 332 m de dénivelé poTurquiesitif cumulé.


    Bilan de Sylvie: 3 grosses tortues sauvées des roues des voitures, alors qu'elles entamaient une téméraire traversée de route...déposées gracieusement de l'autre côté.

     

     

     

    Turquie20 Mai: en Cappadoce ( par Sylvie )
    Nous abandonnons les statues étêtées du mont Nemrut au vent Turquieviolent qui souffle ce jour, pour prendre la route d' Adyaman. Là,  nous casons nos vélos dans les grandes soutes des bus turcs et avalons les 400 kms suivants en quelques heures pour arriver à Kayseri, porte de la fameuse région de Cappadoce,  gardée par le mont Erciyes du haut de ses 3900 m.
    Cappadoce signifie en vieux persan " pays des beaux chevaux", mais nous n'en avons aperçu aucun... Nous roulerons par des petites routes désertes ( enfin!) jusqu'à Urgup, puis Goreme.

    Là,  basés dans un confortable camping,  nous avons exploré ces étonnants paysages sculptés paTurquier la nature et creusés par l'homme. Habitations troglodytes,  cheminées de fées,  chapeaux de lutinTurquies gigantesques, pigeonniers à même la falaise,  créent un paysage magique et envoûtant. Les roches, mélange de tuf et de basalte issus d'éruptions volcaniques, érodées par l'eau et le vent sont la base de ces architectures.  Nous déambulons à pied ou à vélo dans ces vallées et canyons.  Le vélo nous permet d'échapper à la foule des nombreux touristes.  Dès qu'on s'éloigne un peu,  on retrouve des lieux tranquilles  et solitaires. 


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    TurquieQuelques kilomètres plus au sud, nous descendrons sous terre pour découvrir une ville souterraine dans la bourgade de Derinkuyu. Cette ville s'étend vers les profondeurs de la terre, sur 8 niveaux. Elle pouvait abriter jusqu'à 8000 personnes, assurant survie et sécurité aux premières communautés chrétiennes qui s'y refugiaient en cas d'invasion. On y a découvert un véritable réseau de ruelles basses de plafond et tout un étroit dédale d'escaliers menant à des chapelles, des cuisines,  gardes manger, cuves à vin, puits et canaux d'aération,  le tout creusé par la main de l'homme,  il y a plus de 2000 ans...

    Une traversée de plateau plus loin, par une belle route avec le mont Hassan encore Turquieenneigé barrant l'horizon,  nous rejoindrons la vallée d'Ihlara. Un coin de pelouse dans une "pansyon" sur la place du village nous permettra de planter la tente pour 2 nuits. Le lendemain,  nous arpenterons à pied la vallée d'Ihlara,  long canyon de 14 kms, bordé de verdure et parsemé dans les parois des falaises d'habitations troglodytes et d'églises rupestres aux fresques en très mauvais état, ayant subi hélas des saccages successifs ...
    C'est par un côte sérieuse que nous quitterons le 29 mai notre camping improvisé, avec le projet de rejoindre la ville de Sultanhani, caravansérail sur la route de la soie. TurquieLa route, toujours intime comme on les aime et si rare dans ce pays, serpente gentiment sur un vaste plateau. Au loin, Régis remarque à l'horizon une teinte jaunâtre plombant le ciel. On en découvrira quelques heures plus tard l'origine: une sorte de tempête locale avec des vents violents qui pour ne pas rompre avec la tradition de rigueur Turquieen Turquie,  soufflent face aux malheureux cyclistes... On se recroqueville sur les vélos,  affrontant les rafales qui nous arrêtent presque,  épuisant notre énergie pour voler aux éléments quelques minables kms... A la pause pique nique,  après un conseil de guerre houleux en ce 29 mai, nous décidons de battre en retraite vers la ville d'Aksaray et d'y prendre un bus. Quelques heures plus tard et un peu déphasés, nous débarquons à Konya,  berceau du soufisme et la ville la plus étendue de Turquie.  Nous roulerons 14 kms depuis la station de bus pour rejoindre le centre ville...

          Une église taillée dans la roche                       Passagère clandestine
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    31 mai: Visite de Konia et du mausolée de Mevlana
    (par Régis )
    TurquieMevlana est le fondateur de l'ordre Soufiste, branche de l'islam,  et dont les Derviches Tourneurs Turquiesont les disciples. Nous visitons son mausolée un samedi. De nombreux bus déversent les pèlerins, beaucoup de femmes du peuple, plutôt âgées, de Turquiela campagne, le foulard vissé sur leur crâne,  souvent boudinées dans leur espèce de gabardine, mais émouvantes dans leur élan primaire vers le fondateur, elles sont venues groupées. Leur ferveur les guidera jusqu'au tombeau du maître, mausolée impressionnant pour son architecture unique intérieure et par l'ambiance de dévotion qui y règne. Photos interdites. Les tombeaux des disciples majeurs sont là, enveloppés de tissus brodés,  le chapeau de feutre du propriétaire, typique de cet ordre, reposant sur le cercueil. Des décorations inspirées
    ayant pour motif majeur un caractère perse illuminent l'endroit de leur beauté. Tout est réussi dans cet aménagement intérieur. Après les sarcophages,  les femmes se dirigent vers un coffret contenant les reliques, protégé par une vitrine qu'elles caressent tout en pleurant. Avant la sortie, deux salles de prières sont à disposition des pèlerins, non mixtes. Nous nous promènerons dans le bazar. Sur une placette nous dégusterons les cerises achetées à une paysanne qui ne verra pas l'argent versé, son mari s'en emparant aussi sec. En cet endroit sont installés les vendeurs de sangsues, animal utilisé aussi en médecine allemande.

    TurquieEt puis le soir... nous assistons au rituel religieux des Derviches Tourneurs, sortTurquiee de transe
    pour initiés,  dirigée vers Allah, et dont la valse inspirée, dans l'oubli de soi, une main tendue vers le sol, l'autre vers le ciel, permet l'extase mystique. Ces hommes tournent sous l'oeil du maître et de son second, guidés par la musique sacrée d'un orchestre soufiste et la voix d'un chanteur interprétant des sourates. Alternent les moments de recueillement et de ronde collective. Les costumes, la musique, les voix des chanteurs, les lumières,  magnifient cette cérémonie. Nous étions venus dans cette ville pour voir les Derviches qui n'officient que le samedi, nous ne le savions pas... mais!! le 29 mai, sur la route, une tempête Turquiede vent et de pluie modifia notre programme et nous dirigea vers Konia... Inch Allah! 

    2 juin: un grand pas vers l'ouest...
    (Sylvie)
    Les Derviches ont tourné leur ronde ennivrante et le chrono tourne aussi pour nous. A ce jour, il nous reste 2 petits mois pour retourner au bercail... et la Turquie est un grand pays où il y a tant à découvrir! Nous manquons de temps et décidons donc de faire un grand bond pour avancer toujours vers l'ouest.  De Konya, un bus nous transporte sous une météo capricieuse, jusqu'à Izmir: retrouvailles avec la méditerranée! Le Yunannistan est en vue!

    Entrée à Izmir en vélo (Régis) Turquie
    TurquieA la sortie de la gare routière on se trompe de direction,  nous voilà sur une autoroute surchargée de véhicules,  on s'évacue dare dare à la première sortie rencontrée.  Par une avenue nous faisons route à nouveau tranquillement vers le centre ville. Ça ne va pas durer.... nous voilà sur une voie rapide multi voies sans bas côtés où les voitures nous arrivent dessus sans ralentir. Je prends la décision de grimper sur le bas côté herbu surélevé d'une soixantaine de centimètres. Nous voilà à l'abri des chauffards,  l'un d'eux ayant Turquiefailli m'écraser à un feu rouge, heureusement j'avais entendu son freinage. Nous franchissons de profondes et larges évacuations d'eau bétonnées en portant les vélos... enfin le salut! la sortie vers une large avenue du centre ville. Sur la place majeure, stationnent des policiers et les canons à eau anti émeutes ayant servi la veille, jour anniversaire de la révolution turque d'il y a un an.
    Nous retrouvons avec une certaine émotion la Méditerranée. 



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    Régis est ts fier de sa bague turque... immortalisée sur les quais du port d'Izmir

      

    Le baiser turc... (Sylvie)
    Chaque pays traversé lors de notre voyage nous livre ses us et coutumes particuliers,  enrichissant notre registre personnel.
    En Turquie,  j'ai remarqué le "baiser turc", pratiqué par les hommes entre eux. Il s'agit d'un échange à la fois viril et tendre d'un coup de tête sur chaque tempe. C'est toujours surprenant pour moi comme pratique. Régis est devenu fan et a décidé de tenter de l'importer en France. Les copains, préparez vous à de prochains coups de "boule" affectueux...

     


    6 commentaires
  • C'est parti pour la Grèce


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