• Turquie

    Turquie4 mai: Départ pour la frontière Turque.  (par Régis )
    TurquieAprès 8 kms nous arrivons à Nazir, les formalités sont assez vite effectuées. Nous percevons déjà certains changements, la femme douanière n'a pas de foulard et se fait respecter. Nous pédalons sur une vaste route, nous sommes en Anatolie orientale. Nous croisons quelques véhicules Peugeot, Renault,  Citroën presque neufs. Les paysages sont superbes, vastes plateaux d'altitude et de collines, cernés de montagnes enneigées, et s'étendant à perte de vue. Ca monte et le vent souffle fort face à nous. Le ciel est dégagé.  Nous longeons des étangs d'eau douce où stationnent canards, bécassines, échassiers. Les couples d'alouettes sont constitués. De jeunes bergers gardent des troupeaux de moutons et viennent à Turquienous peu respectueux, demandant de l'argent, des cigarettes et s'accrochant au vélo quand on démarre. Leurs chiens sont énormes et menaçants.  TurquieJe suis souvent obligé de m'arrêter et de faire face. Pour l'instant,  le fait de ramasser un caillou les stoppe net. Nous traversons des villages aux maisons esthétiques et confortables. Des  voitures nous klaxonnent mais l'accueil est très distant, l'Iran nous a mal habitués, il va falloir se réadapter.
    Arrivés à Ozalp, fatigués, nous apprenons qu'il n'y a pas d'hôtel. Un jeune, plus malin que les autres nous amène à la "maison des enseignants" où résident les profs nommés dans le coin et sans logement. Cet établissement fonctionne comme un hôtel, avec les chambres libres.  Je discuterai successivement avec trois profs d'anglais m'ayant abordé.
    Turquie5 mai: 65 kms à pédaler contre le vent dans des paysages superbes, sur une 4 voies quasi déserte. Vers 16h nous voilà à Van où nous allons faire étape. La ville est neuve et réussie. Les architectes Turcs font du moderne inspiré de l'ancien. Les rues et avenues Turquieappartiennent aux hommes, il y a très peu de femmes. Les mosquées sont différentes de celles d'Iran, plus ramassées, les minarets sont longilignes. On cherche un hôtel, l'un de ceux "petit budget", indiqué dans le Lonely Planet est à 60 $. On descend d'un cran en catégorie et trouvons un hôtel après marchandage à 20 $ ou 40 livres turques... bon, la nuit sera un peu agitée pour moi! me faisant dévorer par une punaise, je la trouve et l'écrase,  il semblerait qu'il n'y en ait pas d'autres. A 4h du matin, le Muslim attaque à pleins poumons... il chante bien mais ce n'est pas une raison pour réveiller les gens si tôt!

    6 mai
    : Van est la ville du petit déjeuner (Khalvaty en turc )... On essaiera demain, j'assure avec un très bon gâteau et un double TurquieTurquieexpresso. Nous visitons l'office de tourisme afin de nous renseigner sur l'horaire du ferry qui nous fera traverser le plus grand lac du pays. Il ne part que l'après midi, attendant le train dont une partie embarque sur le bateau. La traversée durera dans les 6 heures. Nous visitons la ville, les rues regorgent de piétons, des hommes pour la plupart.. où sont les femmes? Y a t-il beaucoup de chômeurs dans ce pays? Des bistrots à thé débordent sur les trottoirs, on s'y désaltère tout en observant la rue. Chez les quincaillers on aperçoit, à la vente, des colliers à clou pour les molosses canins de la région? Je vais faire l'acquisition d'une canne me servant de bâton au cas où! Les enfants de 10 à 15 ans sont pénibles et insolents... en tout cas, ceux qui traînent dans les rues? Les cireurs de chaussures opèrent sur des structures en cuivre magnifiques. Sylvie achète un livret français turc thématique afin d'apprendre les rudiments de la langue.
     

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    Cuisine turque
    (par Sylvie )Turquie     En Turquie,  les végétariens ne sont pas à la fête,  l'essentiel de la cuisine turque se concTurquieentrant autour de la viande, avec une variété de kebabs de toutes origines... Il me reste tout de même les délicieuses "tchorba", soupes souvent de lentilles et d'épices,  le "houmos" à volonté, les feuilles de vignes farcies au légumes, et bien sûr la pâtisserie suprême, les fameux bahklavas (un feuilleté fourré de pâte d'amandes et de pistaches,  nageant dans le miel...). Très énergétique,  mais comme on pédale,  ce genre d'excès est autorisé... Comme on vient juste d'arriver,  on n'a pas fini de découvrir la gastronomie turque!

    TurquieLe fameux Khalvaty
    TurquieUn échantillon des plats turcsTurquie   
    A Van, nous avons découvert la spécialité de leur petit déjeuner avec du fromage frais aux herbes aromatiques,  du miel,  du pain,  des oeufs frits avec de la tomate, du thé et d'autres mets que l'on peut encore rajouter.

    Une autre étrangeté est aussi ce "saucisson sucré": de la pâte de fruits enrobant des cerneaux de noix. C'est plutôt bon, on va l'adopter pour dynamiser nos journées de pédalage!

    7 mai: (par Régis )                                      Départ de Van à l'estime, vers 12h 30, pour l'embarcadère du ferry; impossible d'avoir un horaire fiable, 13h, 17h, 18h, c'est selon. TurquieNous descendons l'avenue Iskele, 7,5 kms, la plus longue de Turquie. Nous apercevons à 13h le ferry qui approche. Pas de passagers aujourd'hui mais les wagons du train TurquieAnkara Téhéran chargés de containers occupent tout le garage. On s'installe sur le quai, on s'offre un thé,  on attend la locomotive. Elle arrivera, sortira les wagons et formera le convoi en route pour l'Iran. Un moment après elle amènera les nouveaux wagons à destination d'Ankara... j'espère que vous suivez. Vers 14h45 on embarque. Les employés du ferry s'aglutinent autour de nous et nous questionnent, très sympas, sur notre périple. Je demande pour l'achat des "tickets", ils me font signe, en haut! Nous grimpons un escalier métallique que la rouille a bien entamé. Au premier pont tout est vide et fermé, au deuxième idem. De fait nous sommes les seuls passagers avec deux jeunes Turcs dont l'un est instit. Le bateau a 40 ans d'âge, acheté à l'Allemagne,  il pourrait revendiquer le titre Turquied'épave. Nous allons naviguer 130 kms. Le lac Van Gogul est entouré de hautes montagnes enneigées qui plongent directement dans ses eaux. Avec le ciel noir par endroit, lumineux à d'autres, des zones embrumées et les montagnes autour, on se croirait dans le canal de Magellan en Patagonie. Le bateau me fait penser à un vaisseau fantôme qui naviguerait sans personne à bord, tout y est délabré, rouillé. Après quelques heures de navigation, un employé vient encaisser, 10 lires turques pour les deux, 25 francs, 4 €, il n'est même pas question des vélos... nous voilà loin des études de rentabilité... quel bonheur! Vers 18h30 un rustre Kurde Turc, pas rasé de quelques jours, vient nous chercher et nous fait signe "manger!"... On le suit, il nous amène dans une petite salle à l'avant du bateau où des matelots achèvent leur repas. Nous voilà attablés, on nous sort verre, assiette, cuillère, pain, eau fraîche. La soupe nous est servie, puis le plat de résistance. La conversation s'anime avec  les quelques mots de turc de Sylvie, les gestes, des dessins, un peu d'anglais, autour d'un bon thé. Vers 19h30, le port approchant nous regagnons le pont pour assister à la manoeuvre d'accostage. Vers 20h30 nous dégotons un hôtel à Tatvan dans notre créneau budgétaire, on aimerait "mieux"... mais c'est plus cher.
    8 mai: Nous nous réveillons tard, vers 9h15, pas de lumière du jour dans notre chambre borgne... et 80 kms à parcourir Turquiejusqu'au prochain hôtel. Heureusement, durant cette étape nous allons descendre du plateau d'altitude irano turc. 90% Turquiedu trajet va s'effectuer sans pédaler, un vrai plaisir!  Nous sommes encore en zone habitée par les Kurdes et depuis la frontière les casernes sont très nombreuses et bien gardées; dans toutes les villes traversées des autos mitrailleuses patrouillent. Vers 13h nous nous attablons pour dîner. Le patron du resto parle anglais, il a vécu en Chine, il s'assied à notre table, discute avec nous et nous offre notre premier café turc. Les températures ont changé, il fait 29 degrés. Sylvie toujours aussi gourmande découvre un nouveau dessert succulent,  le "Peynirli Kunefe", mélange de crème catalane avec du fromage fondant à l'intérieur,  le tout baignant dans du miel et  du sirop de rose.  Arrivés à Vaysel Kailary  nous avisons l'unique et bel hôtel, cher pour nous, mais tant pis! (40 €). 
    9 mai:  Chance apocalyptique...
    Quelle étape! Je la pensais paisible. Afin de parcourir sereinement les 71 kms, on se lève à 6h45. Nous déjeunons copieusement à l'hôtel.
    TurquieIl a plu la nuit, le ciel est chargé. Ce jour là le fantôme d'Ataturk, bien qu'ayant éclairé la Turquie de ses réformes, l'état laïque c'est lui,  sculptait dans le ciel d'Anatolie des nuages Turquiesombres dont les déplacements rapides et menaçants captivaient mon regard. Sur terre, ça monte et ça descend.. vent de face. Il pleuviote parfois. Toute la matinée on se dirige lentement mais sûrement vers des nuages très très noirs. Vers 12h45, au sortir d'un virage, derrière une colline le noir s'étire du sol au plafond. Nous enfilons la veste de pluie sous de grosses gouttes, un front très sombre arrive sur nous. J'avais aperçu un panneau indiquant une station service... la voilà un peu plus loin, on traverse la 4 voies et on se réfugie, sur signe des pompistes, dans le hall d'entrée, vélos et bagages... 4 minutes après le déluge s'abat, le vent souffle en tempête,  on n'y voit goutte, la pluie tombe drue... tonnerre, éclairs... Les pompistes nous amènent deux fauteuils, une petite table et deux thés. A l'abri nous regardons la nature se déchaîner et en Turquieprofitons pour sortir nos victuailles. Nous resterons une bonne heure à attendre que la pluie cesse. Le ciel s'éclaircit un peu au dessus de nous, nous remercions tout le monde, serrons les mains et repartons. Il reste 20 kms à parcourir. La première côte est terrible, vent violent de face on se hisse, ce ne sera pas la dernière. 45 minutes après,  en pleine grimpette, encore un front noir qui s'abat sur Turquienous, juste au niveau d'une casemate de militaires. On met les vélos à l'abri d'un auvent. Le soldat âgé dormant dans la cahute en béton à côté de sa mitraillette allemande nous invite à entrer et nous prépare le thé. On ne verra pas son collègue qui veille au dessus. Une bonne demie heure après, la pluie cesse, nous repartons. On note que le Kurdistan Turc est très surveillé militairement. Et voilà comment une journée se transforme en mini épopée.... à bi..cyclette, aidé par la présence fredonnée de Fernand, Firmin, Francis et Sébastien et puis Paulette... Comme dirait Daniel Villanova... Putain! on s'éclate,  on s'éclate,  on s'éclate... à bi..cyclette! La lutte contre le vent et les pourcentages vont durer jusqu'à l'entrée de Silvan où des policiers turcs avenants nous arrêtent pour bavarder un brin, nous précisant au passage que le Kurdistan, c'est dangereux. Nous trouvons rapidement le Grand Hôtel Silvan, son patron très sympa qui me proposera.. bira.. viski..; chambre presque luxueuse, literie impeccable,  tarif très raisonnable... ouf! repos!Nous y visiterons la grande mosquée datant de 1031, utilisant l'architecture d'une ancienne église byzantine. 
    10 mai: Départ 8h. Journée usante, 84,5 kms parcourus, sous le soleil, les montées n'en finissent plus. Toute la journée on va descendreTurquie Turquieau fond des vallons et escalader les collines suivantes. On croise un convoi militaire impressionnant, c'est du lourd. Durant toute l'étape nous allons traverser des champs de blé s'étendant à perte de vue, le plateau est basaltique, entrecoupé de vallées. A 20 kms de Diyarbakir, notre ville étape, dansent les hommes dans un décor féllinien. Imaginez un immeuble de 4 étages à la structure terminée, piliers et dalles, mais sans les murs... installés à chaque étage, sur des chaises en bordure de vide, les spectateurs dont plusieurs imams et notables en tenues d'apparat, et en bas sur le terre plein une ronde d'une cinquantaine de gars, dont des dignitaires, qui dansent un espèce Turquiede festnoz sur une musique répétitive, rythmée par des tambourins. Nous arrivons au moment où le groupe commence à chauffer, certains danseurs agitant des foulards rouges et improvisants sur la gestuelle proposée.  Pas une femme. Deux vieux Kurdes nous rejoignent, nous expliquant qu'ils fêtent un Imam, ils veulent nous inviter mais nous refusons, trop fatigué je veux finir l'étape. 
    Avant Diyarbakir, ville perchée sur une colline, on plonge dans le lit du Tigre pour remonter une avenue, à la pente épuisante, qui nous mènera au centre ville. Le Tigre, avec l'Euphrate, le Zap, l'Aras, selon le livre de la génèse,  prennent leur source dans le jardin d'Eden. Pour moi, le paradis consistera en une bonne douche et un petit somme sur le lit de la chambre de notre hôtel, il est 16h30.



    Turquie11 mai: Diyarbakir (par Sylvie )
    Nous avons fait étape 2 jours dans la ville de Diyarbakir,  cité historique dominant le fleuveTurquie Tigre,  avec de nombreux monuments et à la fois haut lieu du mouvement indépendantiste Kurde. Ici, l'appartenance Kurde est fortement revendiquée,  à laquelle répond une présence militaire Turque très ostentatoire. Nous avons flâné dans les rues de la vieille ville,  entourée de remparts imposants et encore bien conservés.  La ville est sympathique,  vivante, hommes et femmes l'occupent conjointement,  ouf! Un peu de souffle! TurquieOn a visité de paisibles et odorants bazars (celui du fromage! ), des mosquées installées dans d'anciennes églises byzantines,  ce qui donne à mon goût, un mélange d'architecture très réussi, des églises arméniennes... et siroté des cafés turcs dans de magnifiques et animés caravansérails transformés en lieux publics.TurquieTurquie










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    Turquie15 mai: la ville de Siverek
    Nous venons de rentrer d'une balade dans le charmant bazar de la ville de Siverek.  TurquieNous sommes toujours en pays Kurde et ici les hommes portent en nombre le fameux "pantalon jupe" (sorte de sarouel), mais dans une version encore plus "jupe", et un chesh sur la tête. Le bazar est tranquille, parsemé de cours où les hommes boivent du thé. Le bâtiment est moins beau que dans les bazars Iraniens,  mais il y a une autre ambiance,  plus alanguie,  plus paisible...
    Nous nous sommes arrêtés  à Siverek pour faire une petite escapade de 100 kms dans la ville de Sanliurfa, qui est hors de notre itinéraire vers l'ouest. Alors, dans le très agréable hôtel où nous sommes descendus, nous avons laissé sous la garde de l'aimable patron, vélos et saccoches, pour monter tous légers dans un minibus. Ce qui motivait notre détour était la visite de la ville de TurquieSanliurfa,  et surtout,  le fameux site préhistorique de Gobekli Tepe.  C'est notre webmaster qui, routeur à son heure , nous avait donné l'info sur ce fameux site. D'après la légende,  Sanliurfa serait la ville natale d'Abraham, considéré comme le père des religions juive, chrétienne et islamiste. Nous sommes allés saluer les carpes sacrées du parc Golbasi qui lui est dédié et où se trouve le tombeau de sa femme,  Sarah. Le bazar de la ville est animé,  avec  plusieurs caravansérails où les kurdes s'affairent à des tables de jeux: cartes, dominos, échecs... On s'est attardés longtemps à les regarder jouer.



    Gobekli Tepe
    TurquieTurquie: le lendemain,  nous sommes partis en minibus faire la visite du plus ancien temple de l'humanité, à Gobekli Tepe,  à 15 kms de la ville, dans la zone du fameux croissant fertile.  Cet ensemble de temples serait antérieur à l'époque de la construction des pyramides égyptiennes,  12 000 ans avant JC et serait l’œuvre de tribus de chasseurs cueilleurs de l'âge de pierre. Cette découverte révolutionne Turquiecomplètement les concepts sur cette période et les raisons pour lesquelles l'homme serait devenu sédentaire, cultivateur et éleveur. Je vous invite à aller regarder ce documentaire sur ce lien, très instructif. (http://vimeo.com/38724698)
    Le site de Gobekli Tepe est encore à l'état de fouilles et il reste encore beaucoup à découvrir,  mais c'est impressionnant de se retrouver dans ce lieu chargé des origines de notre civilisation. 
                                                  
                                                              
                                                             Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...Interlude...

                     Vocalises kurdes...
    Dans nos séjours citaTurquieTurquiedins, nous sommes accompagnés 3 fois par jour par l'appel à la prière depuis les nombreux minarets.  Alors nous avons commencé le concours du meilleur "muezzin". Celui de Siverek arrive pour l'instant en tête du hit, avec des impros à la fois mélodieuses et osées... Talent à suivre!
    Dur! C'est ce que nous pensons de certains itinéraires particulièrement pentus et nous apprécions la délicatesse de ces panneaux qui ne manquent pas de nous le rappeler...
    (Non, en fait,  c'est pour blaguer, "dur" signifie simplement "stop" en turc!)

    Turquie16 mai: Vers le mont Nemrut (par Régis)
    TurquieNous quittons les nationales à 4 voies pour emprunter une petite route serpentant dans les nuances de vert et se dirigeant vers les montagnes et le fleuve Euphrate. Un barrage sur le fleuve et l'absence de pont nous oblige à emprunter un ferry qui nous dépose sur l'autre berge où une terrasse ombragée nous tend ses bras, 34 degrés à l'ombre. A partir de là ça va grimper. Nous camperons dans le jardin du boulanger épicier de Narince.

    17 mai:
    En route pour le mont Nemrut... façon de dire... puisque 15 kms plus loin après quelques rampes très Turquiesévères nous déposons nos bagages dans un camping très sympa qui fait auberge et resto. Le soir nous partageons notre table avec 2 jeunes Tchèques,  un couple d'Alllemands Est, Ouest et un Hollandais. Nous nous attardons dans les discussions, ça faisait très longtemps que nous n'avions pas parlé avec Turquiedes voyageurs européens, je bois ma première bière turque.
    18 mai: Journée tranquille au camping à l'ombre des arbres. Sylvie a organisé le campement en récupérant une table et deux fauteuils. Dans l'après midi nous faisons du stop et nous rendons en voiture, au site du mont Nemrut où s'élève l'Hiérothésion, place du dernier repos, construit par Antiochos, consistant en un tumulus et trois terrasses où sont implantées d'énormes statues dont la plus massive pèse 105 tonnes. Certaines ont perdu leur tête, reposant à leur pied, après un tremblement de terre. D'en haut la vue est superbe.
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    Le vent se renforce et souffle en tempête toute la nuit, il faudra plusieurs sorties nocturnes afin de réamarrer la tente...

    Bilan chiffré prTurquieovisoire du voyage:
    7 608 kms parcourus  
    88 332 m de dénivelé poTurquiesitif cumulé.


    Bilan de Sylvie: 3 grosses tortues sauvées des roues des voitures, alors qu'elles entamaient une téméraire traversée de route...déposées gracieusement de l'autre côté.

     

     

     

    Turquie20 Mai: en Cappadoce ( par Sylvie )
    Nous abandonnons les statues étêtées du mont Nemrut au vent Turquieviolent qui souffle ce jour, pour prendre la route d' Adyaman. Là,  nous casons nos vélos dans les grandes soutes des bus turcs et avalons les 400 kms suivants en quelques heures pour arriver à Kayseri, porte de la fameuse région de Cappadoce,  gardée par le mont Erciyes du haut de ses 3900 m.
    Cappadoce signifie en vieux persan " pays des beaux chevaux", mais nous n'en avons aperçu aucun... Nous roulerons par des petites routes désertes ( enfin!) jusqu'à Urgup, puis Goreme.

    Là,  basés dans un confortable camping,  nous avons exploré ces étonnants paysages sculptés paTurquier la nature et creusés par l'homme. Habitations troglodytes,  cheminées de fées,  chapeaux de lutinTurquies gigantesques, pigeonniers à même la falaise,  créent un paysage magique et envoûtant. Les roches, mélange de tuf et de basalte issus d'éruptions volcaniques, érodées par l'eau et le vent sont la base de ces architectures.  Nous déambulons à pied ou à vélo dans ces vallées et canyons.  Le vélo nous permet d'échapper à la foule des nombreux touristes.  Dès qu'on s'éloigne un peu,  on retrouve des lieux tranquilles  et solitaires. 


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    TurquieQuelques kilomètres plus au sud, nous descendrons sous terre pour découvrir une ville souterraine dans la bourgade de Derinkuyu. Cette ville s'étend vers les profondeurs de la terre, sur 8 niveaux. Elle pouvait abriter jusqu'à 8000 personnes, assurant survie et sécurité aux premières communautés chrétiennes qui s'y refugiaient en cas d'invasion. On y a découvert un véritable réseau de ruelles basses de plafond et tout un étroit dédale d'escaliers menant à des chapelles, des cuisines,  gardes manger, cuves à vin, puits et canaux d'aération,  le tout creusé par la main de l'homme,  il y a plus de 2000 ans...

    Une traversée de plateau plus loin, par une belle route avec le mont Hassan encore Turquieenneigé barrant l'horizon,  nous rejoindrons la vallée d'Ihlara. Un coin de pelouse dans une "pansyon" sur la place du village nous permettra de planter la tente pour 2 nuits. Le lendemain,  nous arpenterons à pied la vallée d'Ihlara,  long canyon de 14 kms, bordé de verdure et parsemé dans les parois des falaises d'habitations troglodytes et d'églises rupestres aux fresques en très mauvais état, ayant subi hélas des saccages successifs ...
    C'est par un côte sérieuse que nous quitterons le 29 mai notre camping improvisé, avec le projet de rejoindre la ville de Sultanhani, caravansérail sur la route de la soie. TurquieLa route, toujours intime comme on les aime et si rare dans ce pays, serpente gentiment sur un vaste plateau. Au loin, Régis remarque à l'horizon une teinte jaunâtre plombant le ciel. On en découvrira quelques heures plus tard l'origine: une sorte de tempête locale avec des vents violents qui pour ne pas rompre avec la tradition de rigueur Turquieen Turquie,  soufflent face aux malheureux cyclistes... On se recroqueville sur les vélos,  affrontant les rafales qui nous arrêtent presque,  épuisant notre énergie pour voler aux éléments quelques minables kms... A la pause pique nique,  après un conseil de guerre houleux en ce 29 mai, nous décidons de battre en retraite vers la ville d'Aksaray et d'y prendre un bus. Quelques heures plus tard et un peu déphasés, nous débarquons à Konya,  berceau du soufisme et la ville la plus étendue de Turquie.  Nous roulerons 14 kms depuis la station de bus pour rejoindre le centre ville...

          Une église taillée dans la roche                       Passagère clandestine
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    31 mai: Visite de Konia et du mausolée de Mevlana
    (par Régis )
    TurquieMevlana est le fondateur de l'ordre Soufiste, branche de l'islam,  et dont les Derviches Tourneurs Turquiesont les disciples. Nous visitons son mausolée un samedi. De nombreux bus déversent les pèlerins, beaucoup de femmes du peuple, plutôt âgées, de Turquiela campagne, le foulard vissé sur leur crâne,  souvent boudinées dans leur espèce de gabardine, mais émouvantes dans leur élan primaire vers le fondateur, elles sont venues groupées. Leur ferveur les guidera jusqu'au tombeau du maître, mausolée impressionnant pour son architecture unique intérieure et par l'ambiance de dévotion qui y règne. Photos interdites. Les tombeaux des disciples majeurs sont là, enveloppés de tissus brodés,  le chapeau de feutre du propriétaire, typique de cet ordre, reposant sur le cercueil. Des décorations inspirées
    ayant pour motif majeur un caractère perse illuminent l'endroit de leur beauté. Tout est réussi dans cet aménagement intérieur. Après les sarcophages,  les femmes se dirigent vers un coffret contenant les reliques, protégé par une vitrine qu'elles caressent tout en pleurant. Avant la sortie, deux salles de prières sont à disposition des pèlerins, non mixtes. Nous nous promènerons dans le bazar. Sur une placette nous dégusterons les cerises achetées à une paysanne qui ne verra pas l'argent versé, son mari s'en emparant aussi sec. En cet endroit sont installés les vendeurs de sangsues, animal utilisé aussi en médecine allemande.

    TurquieEt puis le soir... nous assistons au rituel religieux des Derviches Tourneurs, sortTurquiee de transe
    pour initiés,  dirigée vers Allah, et dont la valse inspirée, dans l'oubli de soi, une main tendue vers le sol, l'autre vers le ciel, permet l'extase mystique. Ces hommes tournent sous l'oeil du maître et de son second, guidés par la musique sacrée d'un orchestre soufiste et la voix d'un chanteur interprétant des sourates. Alternent les moments de recueillement et de ronde collective. Les costumes, la musique, les voix des chanteurs, les lumières,  magnifient cette cérémonie. Nous étions venus dans cette ville pour voir les Derviches qui n'officient que le samedi, nous ne le savions pas... mais!! le 29 mai, sur la route, une tempête Turquiede vent et de pluie modifia notre programme et nous dirigea vers Konia... Inch Allah! 

    2 juin: un grand pas vers l'ouest...
    (Sylvie)
    Les Derviches ont tourné leur ronde ennivrante et le chrono tourne aussi pour nous. A ce jour, il nous reste 2 petits mois pour retourner au bercail... et la Turquie est un grand pays où il y a tant à découvrir! Nous manquons de temps et décidons donc de faire un grand bond pour avancer toujours vers l'ouest.  De Konya, un bus nous transporte sous une météo capricieuse, jusqu'à Izmir: retrouvailles avec la méditerranée! Le Yunannistan est en vue!

    Entrée à Izmir en vélo (Régis) Turquie
    TurquieA la sortie de la gare routière on se trompe de direction,  nous voilà sur une autoroute surchargée de véhicules,  on s'évacue dare dare à la première sortie rencontrée.  Par une avenue nous faisons route à nouveau tranquillement vers le centre ville. Ça ne va pas durer.... nous voilà sur une voie rapide multi voies sans bas côtés où les voitures nous arrivent dessus sans ralentir. Je prends la décision de grimper sur le bas côté herbu surélevé d'une soixantaine de centimètres. Nous voilà à l'abri des chauffards,  l'un d'eux ayant Turquiefailli m'écraser à un feu rouge, heureusement j'avais entendu son freinage. Nous franchissons de profondes et larges évacuations d'eau bétonnées en portant les vélos... enfin le salut! la sortie vers une large avenue du centre ville. Sur la place majeure, stationnent des policiers et les canons à eau anti émeutes ayant servi la veille, jour anniversaire de la révolution turque d'il y a un an.
    Nous retrouvons avec une certaine émotion la Méditerranée. 



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    Régis est ts fier de sa bague turque... immortalisée sur les quais du port d'Izmir

      

    Le baiser turc... (Sylvie)
    Chaque pays traversé lors de notre voyage nous livre ses us et coutumes particuliers,  enrichissant notre registre personnel.
    En Turquie,  j'ai remarqué le "baiser turc", pratiqué par les hommes entre eux. Il s'agit d'un échange à la fois viril et tendre d'un coup de tête sur chaque tempe. C'est toujours surprenant pour moi comme pratique. Régis est devenu fan et a décidé de tenter de l'importer en France. Les copains, préparez vous à de prochains coups de "boule" affectueux...

     

    « Iran »

  • Commentaires

    1
    annie de Grenoble
    Mercredi 7 Mai 2014 à 16:36

    Il ya bien longtemps que je vous cherche sur votre Blog : je n'avais pas vu qu'il y avait une nouvelle rubrique, retour vers l'ouest ! Je viens de passer un moment à vous lire et je me suis régalée. Malgré le sort réservé aux femmes j'ai très envie de visiter l'Iran … mais pas à vélo, les routes semblant hyper dangereuses.

    Ici tout va bien, Jade (qui a 21 ans aujourd'hui) a réussi l'écrit du concours d'éduc. spé. et aussi a vu son dossier sélectionné pour l'IUT. Elle attend les résultats définitifs. Bises à vous deux

    2
    Mercredi 7 Mai 2014 à 18:07

    A mon tour de lire avec grand plaisir vos aventures iraniennes et turques ! Je vous avais laissés au Cambodge, en partant faire la touriste à Prague. Je suis revenue aujourd'hui d'Angleterre où j'ai photographié dans les très fermés et élitistes Collèges d'Oxford... l'autre face argentée du monde dans lequel vous pédalez ! Plein de bises à vous deux

    3
    Vincent G
    Samedi 17 Mai 2014 à 15:16

    Toujours aussi passionnant de lire vos aventures. Vous pourrez peut-être les éditer à votre retour, avec les photos. J'en profite pour recommander un film qui se passe entre Kurdistan turque, iranien et irakien "My sweet pepper land" avec la belle actrice iranienne : Golshifteh Farahani. A voir, pour faire reposer vos jambes en France, car je doute que la censure permette de le voir là-bas. Je vous embrasse.

    4
    DomiRouaix
    Lundi 16 Juin 2014 à 01:06

    Une belle page d'histoire... Pleine de belles histoires bien racontées ! Je vais dare-dare voir ce documentaire !

    Bises

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    5
    babou
    Mardi 17 Juin 2014 à 15:54
    zut et zut en attendant le bus pour Egirdir dans le parc de l'ottogar, je vous imaginais sur la route d'Aksaray et nous étions tous à konia!
    Après l'avoir entendue dans vos voix, nous découvrons en mots et en photos votre belle et incroyable aventure, un plaisir!
    Les picards d'Ihlara
    6
    Pascault
    Jeudi 7 Août 2014 à 14:40
    Rencontre sous le viaduc du retour (millau)
    Peut être la dernière photo de votre beau périple
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