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Depuis que la décision de ce voyage a été prise avec Régis, (il y a presque 1 an, lors de la traversée du Vercors en VTT...), je me suis souvent interrogée sur le pourquoi d'une telle parenthèse vélocypédique...
Dans les grandes périodes de doute existentiel, des petites voix m'ont soufflé qu'il était bien imprudent de quitter toute cette vie confortable et riche qui m'est offerte ici: une école dynamique avec des collègues très sympathiques, une ambiance de travail conviviale, des activités passionnantes, la famille, des amis chers... Mais les choeurs qui chantaient l'envie "d'ailleurs" ont été plus forts... Dans cette envie, ce qui domine surtout c'est le désir d'expérimenter un autre mode de vie, proche du nomadisme, avec un environnement matériel limité (la maison, en kit sur le porte bagage: garde robe, couchage et cuisine enfermés pendant 1 an dans 4 sacoches à vélo..). Une certaine expérience de ce que les décroissants nomment la "simplicité volontaire"... Il y a aussi le goût confirmé pour le voyage à vélo, à deux (déjà expérimenté , mais jamais sur une aussi longue période) avec surtout cet éloge de la "lenteur", une autre approche du temps, des autres... Plus toutes les raisons qui ne se sont pas encore déclarées mais ne tarderont pas à se faire connaître durant ce voyage... et celles qui resteront résolument obscures.... Quelques contemporains nous ont également inspirés à travers leurs blogs: http://blog-tortue.blogspot.fr/ http://www.roulmaloute.com ... en plus, bien sûr, de ces "aînés" incontournables qui nous ont fait rêver depuis longtemps par leurs récits: Ella Maillart, Nicolas Bouvier, Alexandra David Néel... Enfin, pour tenter d'être plus explicite, j'emprunte ces mots à la plume experte de Nicolas Bouvier, écrivain voyageur: ("L'usage du monde") "Lorsque le désir ( de partir?) résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon. Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui même.On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait."